Selon une étude de l’UNICEF 27 % des bébés naissent en insuffisance pondérale, que ce soit parce qu’ils sont prématurés ou d’autres raisons. À Diffa au niveau du Centre Mère et Enfant on enregistre plusieurs cas. « Par semaine on peut accueillir 8 à 10 nouveaux nés prématurés. De fois ça peut aller jusqu’à 15 ou 16 par semaine », selon Dr Boubacar Ali, médecin généraliste, MSF Diffa ».
(Les Échos du Niger 26 janvier) Selon Dr Amadou Saidou, médecin pédiatre, responsable de la pédiatrie, de la néonatalogie du Centre de Santé Mère et Enfant de Diffa, «en 2020, une étude qui a été réalisée en néonatalogie par le CME, c’est une étude qui est en phase de publication et cette étude a montré que 42 % des enfants que nous recevons au niveau de la néonatologie ont un faible poids de naissance donc un poids inférieur à 2500g, avec un fort taux de mortalité qui tourne autour de 16 à 20 % » nous fait savoir le pédiatre.

Selon la même étude, la prématurité est la 2eme cause de mortalité après les asphyxies périnatales. Toujours selon cette étude, 273 nouveaux nés prématurés ont été enregistrés en néonatologie au cours de l’année 2020, des chiffres qui selon les statistiques sont en augmentation avec 71 cas de décès. Le mauvais suivi des mères lors de CPN qui ne se font pas régulièrement, l’insécurité qui a amené beaucoup de Centres de santé à fermer ou à travailler partiellement sont entre autres les raisons de l’ampleur de ce phénomène. «Une femme enceinte dans une situation précaire très difficile… peut conduire la femme à accoucher de façon prématurée », témoignage de Mariama ! Parmi les multiples causes de la prématurité, on peut citer la situation difficile et précaire comme témoigne Mariama déplacée du Nigeria suite à l’insécurité. Apres l’abandon de son mari avec une grossesse et le décès de sa mère, la jeune dame perd son enfant. Mariama raconte
« Je m’appelle Mariama, je suis née à Tomboula, j’ai grandi à Kangarwa. Après je me suis mariée et installée à Metilé. À Metilé j’ai eu 2 enfants à 3ans de mariage, après on s’est réfugié à Malam Fateri. De Malam Fateri on est venu à Bosso. De Bosso on s’est déplacé à kintchandi, de kintchandi à Garin Wanzam » fait savoir la jeune femme. A Garin Wanzam Mariam a accouché d´une fille avant de venir à Malam Fateri. Elle aura une autre fille entre temps ce qui fait d’elle une mère de 4 enfants ! « Après quelques temps nous somme arrivé à Djorikolo où j´ai eu des triplés après plusieurs malaises. Je les avais négligé et je ne me suis pas faite consultée, je ne pensais pas que c’était le moment de l’accouchement comme je n’avais pas atteint les 9 mois. Je ne me suis pas inquiétée. Vers 16 h les maux de ventre persistaient j’ai décidé de me rendre à la maternité en empruntant un tricycle. En cours, j’ai expulsé une fille. Elle était mort-née, celui qui m´accompagnait a donc appelé un véhicule qui nous a conduit au centre de santé-mère- enfant de Diffa. Une fois à la maternité j’ai accouché les deux bébés qui restaient. Quand ils étaient nés, ils étaient tous malades et ont été pris en charge à la néonatalogie, et moi hospitalisée pendant une semaine avant de retourner à la maison. Une femme enceinte dans une situation précaire très difficile en plus avec des enfants à nourrir, avec un niveau de stress élevé cela peut conduire la femme à accoucher de façon prématurée, c´est ce qui m´est arrivée ».
A noter que « Peau à peau » étayé dans une de nos publications précédente(voir lien dessous) est la méthode mise en place par Médecins sans frontières pour prendre en charge les enfants prématurés.
Ismaël Bagoudou