« Si Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer »

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(Les Échos du Niger 9 mai)L’information circulait depuis 48 heures sur plusieurs médias internationaux et locaux et avait le goût amer de la vengeance. Elle vient d’être confirmée par le président béninois Patrice Talon ce mercredi 8 mai. En effet, le Bénin maintient la décision d’interdiction d’embarquement du pétrole nigérien via la plateforme de Sèmè Kpodji.

Le président béninois se défend toutefois de toute surenchère et affirme regretter les relations difficiles entre les deux pays frontaliers. Il a insisté sur la nécessité de parvenir rapidement à une normalisation. Patrice Talon a déploré le silence des autorités nigériennes face aux initiatives qu’il a initié pour apaiser et normaliser les relations entre les deux pays. Pour le top management béninois, le gouvernement de transition du Niger ne respecte par le protocole en vigueur au niveau des relations entre États. Il explique notamment que ce sont les Chinois qui l’ont informé de l’arrivée d’officiels nigériens au Bénin pour l’inauguration du pipeline.

Il s’agit là d’une situation « informelle ».Patrice Talon a aussi déclaré que des quantités importantes de céréales en provenance du Bénin empruntaient des moyens informels pour se retrouver en territoire nigérien. « On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens » a-t-il déclaré. Le chef de l’État béninois reste ouvert à toute discussions et est favorable à la levée de la mesure d’interdiction d’embarquement du pétrole nigérien sur les côtes béninoises. Mais il pose ses conditions : « Si demain Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer le pétrole nigérien dans les eaux béninoises ».

Cotonou demande notamment la réouverture des frontières terrestres et le rétablissement les relations commerciales et diplomatiques. « Je suis peiné par les relations tendues entre le Niger et le Bénin, deux pays amis et frères », déclare le président Talon. « Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule », conclut le chef de l’État béninois.Le CNSP n’a pas, pour le moment, réagit à cette situation. Mais les analystes estiment que le Niger devra céder aux exigences du Bénin et choisir le chemin du pardon et de la réconciliation. Le pays a déjà reçu un montant en guise d’avance sur la vente de son pétrole et ne peut pas se permettre de ne pas honorer ses engagements.

Notons que le CNSP a accusé le Bénin de vouloir déstabiliser le Niger en faisant le jeu des puissances occidentales. En effet, Cotonou s’était pendant longtemps montrer favorable à une opération militaire pour remettre Mohammed Bazoum au pouvoir. Même si cette position a été abandonnée depuis longtemps et que le gouvernement béninois a manifesté sa volonté de tourner la page, Niamey semble garder rancune et vouloir infligé une punition au Bénin. Cette décision de Cotonou semble venir sonner la fin de cette épisode de vengeance.

Mawulolo Ahlijah

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