Finance : le Niger signe son Grand retour sur le marché financier Umoa-titres après 11 mois d’absence

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(Les Échos du Niger 30 avril) Après une longue période d’absence, le Niger a décidé de faire les choses en grand pour son retour sur le marché des titres publiques de la communauté monétaire Ouest-africaine (Umoa-titres) depuis sa dernière sortie sur ce marché le 9 juin 2023 soit un peu plus d’un mois avant le coup d’État.

Le pays a réussi, le 26 avril 2024, à mobiliser une forte somme de 457,99 milliards FCFA sur ce marché. Ce record n’est pas personnel au Niger. Il s’agit ni plus ni moins du montant le plus important jamais levé par un État sur ce marché financier régional. Profondément affaiblit par les sanctions, le Niger vient de montrer qu’il dispose d’importants atouts capables de séduire des investisseurs.

L’opération proposait plusieurs instruments financiers notamment les Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 ans et 5 ans. Elle a connu un vif succès auprès des investisseurs, avec un taux de couverture de 109,29%. Le montant initialement demandé par le Niger était de 419 milliards de fcfa. Il a finalement récolté 458 milliards.Pour entrer plus dans les détails, sachez que les émissions de BAT ont permis de capter 304,6 milliards FCFA, tandis que les OAT ont mobilisé respectivement 122,3 milliards FCFA et 31 milliards FCFA sur des échéances de 3 ans et 5 ans.

Le rendement moyen pondéré est de 9,30% pour les BAT, de 9,35% pour les OAT de 3 ans et de 8,68% pour les OAT de 5 ans.Les investisseurs proviennent majoritairement du Niger (140,7 milliards FCFA de titres souscrits, représentant 30% de l’enveloppe globale). Des Burkinabé, (76,29 milliards FCFA soit 17%) et des Ivoiriens (68,65 milliards FCFA soit 15%).

Niamey signe ainsi son Grand retour sur le marché financier Umoa-Titre depuis sa dernière levée de fonds sur ce marché régional. Le 8 juin 2023, le Niger, 33 milliards FCFA sur le marché des titres publics, UMOA-Titres. Le pays avait à l’époque lancé une émission de 30 milliards FCFA sur les maturités de 182 jours, 364 jours et 3 ans.

Depuis lors, sous l’effet des sanctions le Niger n’arrive plus à suivre le rythme des remboursements des sévices de la dette. A ce propos le premier ministre de la transition Lamine Mahamane Zeine dans sa sortie le 5 septembre 2023 où il faisait le point sur l’action de son gouvernement en place depuis le 9 août de la même année a affirmé que le service de la dette n’était pas une priorité pour son gouvernement. « Nous allons utiliser nos ressources pour assurer nos dépenses de Souveraineté en priorité » avait prévenu le chef de l’équipe gouvernementale à l’époque. Depuis ces déclarations Niamey avait perdu la confiance des bailleurs institutions financières et les bailleurs internationaux.

Le 14 novembre 2023 l’agence de gestion de la dette de l’Union monétaire ouest-africaine, UMOA Titres, a déclaré dans un communiqué « Le pays a manqué à ses obligations de paiement d’intérêts et de capital totalisant 187,136 milliards de francs CFA soit 304 millions de dollars depuis le coup d’État du 26 juillet ».

De son côté l’agence américaine de notation Moody’s a dégradé la note du pays en cascade depuis le coup d’État du 26 juillet. En février 2024, elle a dégradé la note de notre pays qui est passé ainsi de Caa2 à Caa3 l’une des plus mauvaises notes attribuables à un débiteur.

La situation du Niger s’est quelques peu amélioré depuis lors, les sanctions de la CEDEAO ne sont plus qu’un mauvais souvenir, le pays peu désormais honorer ses engagements.

Selon la note adressée aux investisseurs en prélude aux émissions de titres du vendredi dernier , les fonds levés vont servir à honorer les services de la dette. « l’Etat du Niger a initié le processus de règlement des sommes dues au titre de sa dette » peut-on lire sur ladite note.

Youssouf Seriba

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