(Les Échos du Niger 16 oct.) L’analyse d’un courrier envoyé par l’ambassadeur du Niger au Tchad au président tchadien et d’un autre envoyé par la secrétaire exécutive de la force multinationale mixte (FMM) au même président font ressortir que le Niger a décidé de suspendre pour le moment sa participation aux activités de ladite force. Même si rien n’a été dit en ce sens sur les raisons d’une telle décision, elle intervient dans un contexte de crise politique où la menace d’une intervention militaire de la Cédéao n’a pas encore été complétement levé.
Il ressort des courriers que le Niger a décidé d’interdire aux troupes nigérianes basées à Malam Fatori de franchir la frontière avec le Niger pour attaquer les terroristes des groupes terroristes comme Boko-Haram qui demeurent très actifs dans la région. Le pays a aussi reporté sine die la visite du Commandant de la Force au PC du Secteur de Diffa qui était initialement prévue du 4 au 7 août.
Enfin, le Niger a également opposé un refus au Secteur 4 de Diffa de faire les comptes rendus au Commandant de la Force à N’Djaména. Néanmoins, le pays a maintenu en place ses officiers d’état-major déployés au quartier général de la FMM à N’Djaména.
Le coup d’État du 26 juillet a été accompagné d’un virage important dans la politique de lutte contre les groupes terroristes du Niger. Les nouvelles autorités militaires avec à leur tête le général Tiani ont décidé de renforcer leur coopération avec le Mali et le Burkina-Faso pour faire face à l’hydre terroriste et de se débarrasser de l’ancienne puissance coloniale. Le retrait des militaires a d’ailleurs commencé. Pour certains analystes toutefois, ces décisions pourraient contribuer à une isolation importante du pays sur la scène internationale.
Pour rappel, la force multinationale mixte (FMM) se compose des soldats du Bénin, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigéria.
Youssouf Sériba
