(Les Échos du Niger 6 sept) Dans une interview accordée au média français France24 ce 6 septembre 2023, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité du bloc ouest-africain de la Cédeao, Abdel-Fatau Musah, a indiqué que l’organisation sous régionale ne discutait d’aucune sorte de transition avec les militaires au pouvoir au Niger. Ces déclarations semblent aller dans le sens contraire des propos tenus par le premier ministre de la Transition face à la presse nigérienne le 4 septembre dernier. Celui-ci avait affirmé que les discussions étaient en cours avec la Cédeao pour une sortie de crise pacifique.
Abdel-Fatau Musah a également rejeté les informations selon lesquelles le président nigérian et président en exercice de la Cédeao, Bola Tinubu aurait accepté l’idée d’une transition de neuf mois vers un régime civil au Niger. « La position de la CEDEAO reste la même : la libération du président Mohamed Bazoum et le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré sur les antennes de la télé française.
« Nous n’allons pas répéter les expériences du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso où la CEDEAO s’est retrouvée dans un arbitrage avec les régimes militaires, marchandant sur la durée et au moment où nous parlons, certains d’entre eux pensent à prolonger unilatéralement les transitions. Nous n’allons pas utiliser ce qui s’est passé au Mali, en Guinée et au Burkina Faso comme modèle pour le Niger. Nous traçons une ligne dans le sable ». a-t-il ajouté.
Invité à se prononcer sur l’éventualité d’une intervention militaire, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cédeao a déclaré que l’organisation n’avait pas fixé de date calendaire pour une action militaire et donnait la priorité à la médiation et aux sanctions afin d’amener la junte à la table des négociations. Il a toutefois rappelé que l’attente ne sera pas interminable.
Mawulolo Ahlijah