(Les Échos du Niger 6 sept) Alors que l’heure semble à la détente avec la réouverture de l’espace aérien et l’annonce d’un dialogue avec les autorités françaises pour le retrait des troupes, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui a trouvé refuge à Abuja, continue de croire dur comme à l’éventualité d’une opération militaire de la Cédeao pour remettre au pouvoir le président Bazoum. Dans une interview accordée à RFI ce 5 septembre, il a réaffirmé ses positions. Balayant de la main les annonces faites par le premier ministre de la transition, Lamine Zeine, il a déclaré « qu’on ne peut éviter l’intervention militaire que si les militaires se soumettent aux conditions posées par la Cédéao, c’est-à-dire la libération du président Mohamed Bazoum et son rétablissement dans ses fonctions. À partir de là, ils peuvent négocier leur sortie » croit-il savoir.
Pour Hassoumi Massaoudou, le temps ne jouerait pas en faveur des putschistes « C’est une erreur de la part des putschistes de penser cela. Les dirigeants de la Cédéao que j’ai vue, que j’ai écoutés au dernier sommet, sont très déterminés. Ils ont donné toute la chance aux négociations, mais les militaires ne l’ont pas compris et les négociations apparemment n’ont pas donné. Il va de soi que la Cédéao maintenant va enclencher l’autre phase prévue par la conférence, c’est-à-dire la préparation et l’organisation d’une intervention militaire »
L’ancien premier ministre par intérim a également indiqué que le Nigéria n’avait pas changé d’avis sur la question d’une intervention militaire et a presque ridiculisé l’intervention de l’Algérie dans le dossier nigérien. « L’avis de l’Algérie, pour nous, n’a pas d’importance. Sur cette question, l’Algérie n’a jamais vraiment participé à la gestion de nos affaires. Nous sommes un pays ancré dans la Cédéao. Nous sommes signataires des traités de la Cédéao. Avec l’Algérie, nous n’avons aucun traité. La Cédéao ne répondra pas à l’Algérie. La question de la transition ne se pose pas » a-t-il déclaré.

La question qu’on se pose à ce niveau : le vice-président du PNDS fait-il exprès d’ignorer que l’Algérie a toujours joué un rôle de premier plan dans toutes les crises qui ont concerné le Sahel? Hassoumi ne sait-il pas que n’eut été la médiation Algérienne La rébellion qu’a connu le Niger dans les années 1990 allait sans doute avoir des conséquences fatales sur notre Nation et l’intégrité de notre territoire?
En ce qui concerne les manifs il a indiqué que le CNPS ne parvenait à mobiliser les populations qu’à Niamey et peinait à gagner le cœur des populations de l’intérieur.
Enfin pour lui « l’agenda militaire est actuellement en marche. En réalité, le temps d’intervention est essentiellement technique, il n’est plus politique. C’est le temps technique seulement qui nous sépare de l’intervention »
Même si les paroles de l’ancien cacique du régime d’Issoufou et de Mohamed Bazoum sonnent comme un déni de la réalité, elles traduisent la volonté d’une certaine frange de l’ancien parti au pouvoir. Alors que celui-ci semble convaincu que l’opération militaire de la Cédeao se limitera à Niamey, les avertissements du Burkina-Faso et du Mali qui ont déjà déployé des armes de combats légers proche de la frontière avec le Niger indiquent une réalité plus complexe et qui est loin d’être reluisante.
Youssouf Sériba
On va essayer de faire mieux
vous êtes beaucoup en retard sur les informations