Fermé depuis le 31 mars 2021, le site de la Compagnie Minière d’Akouta (Cominak) est entré en travaux de réaménagement le mois d’avril dernier. Ce Rds qui fait l’objet de critiques et réserves émises de part et d’autres pour non-respect des pratiques standards en vigueur au plan international a occasionné un accident le samedi 15 janvier. Un drame qui a causé 2 morts et pas moins de 3 blessés.
(Les Échos du Niger 17 janvier)L’accident est survenu durant les travaux de démantèlement lot 1 de l’usine en cours depuis quelques semaines à Akokan. Le bilan fait état de deux (2) morts (Salim Moctar Gado métallurgiste responsable de la société Migas qui participe aux travaux de démantèlement et Antonio Simao un ingénieur expatrié), et trois (3) blessés.
Contacté par nos soins pour apprendre davantage sur les circonstances de l’accident, le Directeur départemental des Mines d’Arlit n’a pas souhaité s’exprimer sur le champ. Une sortie officielle de la Direction de la Cominak et du ministère des Mines est attendue dans les prochains jours afin de faire le point sur ce qui semble être un accident de travail.
Pour Ali Idrissa coordinateur du Rotab, « cette situation nécessite une enquête afin d’éviter de telle catastrophe à l’avenir ».
A titre de rappel, en octobre 2019 dans le sillage de l’annonce de la fermeture de la Mine par son conseil d’administration, une analyse comparative du Rds Cominak et le guide de réaménagement de l’International Council on Minings and Metals (ICMM) qui réunit les meilleures pratiques en matière de réarmement a révélé des écarts considérables entre l’avant-projet Rds de Cominak et ce qui est considéré comme la norme mondiale en matière de réaménagement.
Les insuffisances relevées à l’issue de cette étude ont-elles été prises en compte? Difficile de le dire…
Une mission parlementaire pointe du doigt des aspects techniques sur le site moins de 48 heures avant l’accident…

Le jeudi 13 janvier, alors que les travaux de démantèlement lot 1 de l’usine sont à un stade avancé, une mission parlementaire était à Akokan pour constater les conditions dans lesquelles se déroule cette étape du Rds. Elle était composée de 4 députés que sont : les honorables Magagi Garba, Ahmed Gogi, Hassan Alit Abdoura et Sidi Mohamed Abdoul Aziz.
Lors de cette visite, une configuration technique constatée sur le site avait attiré l’attention d’un acteur de la société civil ancien cadre des mines d’Arlit qui accompagnait la délégation. Les députés se sont aussitôt saisi de la question et avaient formulé des recommandations apprend-on. Ces recommandations n’ont-elles pas été prises en considération? Seule une enquête permettra de faire la lumière sur la question.
A noter qu’une enveloppe de 95 milliards FCFA est sonsacrée à ce Rds de la Cominak. De façon détaillée, il prévoit « éliminer les risques d’accidents physiques, liés aux installations, aux galeries, aux carrières, aux bassins, rendre le site conforme à la réglementation sur la radioprotection et éliminer les risques liés aux produits et résidus chimiques, minimiser l’empreinte de la pollution et faire en sorte que le site et les déchets ne soient pas une source de pollution future », indique Orano dans son bulletin d’information. Autant dire que c’est mal parti.
Youssouf Sériba