Sécurité : après la France, quel avenir pour les autres forces européennes présentes au Niger ?

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(Les Échos du Niger 5 nov.) À la date du 3 novembre 2023, un tiers des militaires français ont déjà quitté le Niger. Ce retrait, débuté il y a quelques semaines suite à la dénonciation des accords de coopération militaire entre le Niger et la France par les autorités du CNSP, devrait s’achever d’ici fin 2023. Si dans les rues de Niamey, on apprécie ce départ, la question des autres forces européennes présentes dans le pays est peu abordée.

Jusqu’au 26 juillet 2023, les forces françaises travaillaient en étroite collaboration avec les éléments des forces armées italiennes, américaines, allemandes et belges pour assurer la formation des militaires nigériens et leur porter officiellement assistance dans la lutte qu’ils mènent contre l’hydre terroriste au Sahel. Suite au renversement du président Bazoum le 26 juillet, tous ces pays ont suspendu leurs coopérations avec le Niger. Sans pour autant parler de départ, les forces italiennes, belges et allemandes n’apportent plus aucune aide aux soldats nigériens. Cette posture s’aligne avec le discours du chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, qui soutient que pour les 27, Mohamed Bazoum reste le seul et unique président légitime du pays. Un cadre juridique a d’ailleurs été mis en place par l’Union européenne pour sanctionner individuellement les membres du gouvernement de transition nigérien.

Si la société civile nigérienne a en principe demandé le retrait de toutes les forces étrangères du pays, elle n’a pour l’heure concentré ses efforts que sur les troupes françaises. Il n’est toutefois pas exclu que les autres forces européennes emboîtent le pas à la France. La majorité de ces pays ont d’ailleurs suspendu leur appui financier au Niger. Les chances sont également fortes que les troupes danoises et tchèques qui devaient être déployées dans le pays ne le soit plus.

Mais selon les experts, un autre scénario est possible. Au lieu de quitter le pays, les troupes européennes peuvent emboiter le pas à l’armée américaine. Les plus de 1000 hommes de Washington présent dans le pays se sont redéployés vers Agadez et ne semblent pas vouloir quitter le pays. L’exécutif américain a d’ailleurs fait part de ses intentions de nouer des relations avec le CNSP. Un projet de loi visant aux rapatriements des soldats américains présents au Niger a été rejeté par le Sénat qui craint que le vide laissé ne profite à la Russie et aux mercenaires de Wagner.

Elh Sanguedou Djibir Bello

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