(Les Échos du Niger 5 nov.) La tension entre les autorités du CNSP et le gouvernement béninois n’empêchera pas le pétrole de couler. Le premier ministre de la Transition Ali Mahaman Lamine Zeine a présidé la mise en service du pipeline Niger-Bénin long de plus de 2000 km. Cette inauguration intervient alors que les frontières restent fermées entre les deux pays. Les autorités nigériennes estiment que le Bénin veut se prêter au jeu de la France pour déstabiliser le pays.
Cet oléoduc fait la liaison entre les champs pétroliers d’Agadem et les ports de Sèmè-Podji au Bénin« Les ressources issues de l’exploitation seront destinées exclusivement à assurer la souveraineté et le développement de notre pays sur la base d’un partage équitable aux populations », a déclaré Ali Mahaman Lamine Zeine lors de la cérémonie. À ses côtés, on note la présence de Bintou Camara et Simon Pierre Bossi qui ont en charge les ministères de l’Énergie du Mali et au Burkina Faso. Leur homologue béninois n’a pas fait le déplacement.
Même si la question de la normalisation des relations entre les deux pays qui jadis entretenaient des relations cordiales n’a pas été abordée, la mise en service de cette infrastructure laisse présager une reprise de la coopération. Les bénéfices tirés de cette exploitation seront répartis entre le Niger et le Bénin. D’ailleurs, du côté de Cotonou, les rumeurs sur la possible réouverture de la frontière avec le Niger se font de plus en plus insistantes.
C’est en 2019 que le chantier du pipeline a été lancé pour un coût total de 6 milliards de dollars. Ces investissements ont permis de porter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, sur lesquels 90 000 barils doivent être exportés. Selon les projections officielles, le pays produira 200 000 barils quotidiennement à partir de 2026.
La manne pétrolière permettra au pays de connaitre une croissance à deux chiffres dans les années à venir. La bonne répartition des revenus devrait permettre au Niger de quitter le statut de pays pauvre pour se loger au rang des pays émergents.
Youssouf Seriba