(Les Echos du Niger 19 octobre) Son cas avait été présenté comme le symbole de la dérive autoritaire du président Issoufou, 5 ans après, c’est à bord d’une pirogue que Baba Alpha est rentré au Niger. La fermeture des frontières n’a visiblement pas découragé ce journaliste très apprécié du public et autrefois proche du Moden-Fa Lumana de revenir dans ce qu’il considère comme sa patrie.
Tout commence en 2017, Baba Alpha, connu pour ses positions critiques à l’égard du pouvoir du président Issoufou et sa proximité avec son principal opposant, Hama Amadou, est arrêté et condamné à deux ans de prison ferme et 10 ans de privation de ses droits civiques et politiques au mois de juillet. Pour faire taire Baba Alpha, le regime d’Issoufou avait usé de tous les moyens avant de poursuivre le journaliste pour faux et usage de faux et de détention de papiers d’identité falsifiés.
Sa nationalité nigérienne fut alors remise en cause par les services de Mohamed Bazoum ministre de l’Intérieur de l’époque.
Au mois de mars 2018, sa peine est réduite à deux ans de prison dont une année avec sursis.
Mais aussitôt libéré, Baba Alpha est expulsé vers le Mali, malgré la protestation de nombre de ses confrères journalistes qui estiment qu’il s’agit là d’une injustice flagrante. Éconduit à Labézanga, la ville malienne la plus proche de la frontière nigérienne depuis Niamey, il s’était dit soulagé d’être libéré mais inquiet pour son avenir.
De sources sûres, on apprend qu’après avoir passé quelques mois au Mali, Baba Alpha aurait pris la direction du Togo où il vivait depuis quelques années maintenant.
Son retour au Niger s’inscrit dans la politique de détente vis-à-vis des opposants politiques initié par le CNSP. Le président du Moden-fa Lumana, Hama Amadou est également en liberté depuis son retour de Paris où il était en asile depuis l’année 2021. Un dialogue national devrait s’ouvrir dans quelques jours.
Mawulolo Ahlijah
