Niger : un groupe de journalistes se désolidarise des prises de position du président de la maison de la presse

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(Les Échos du Niger 2 oct.) Depuis le 26 juillet 2023, une crise majeure traverse le milieu de la presse nigérienne. Cette situation d’instabilité n’est que la résultante de la crise politique que connait le pays depuis le coup d’État contre le président Bazoum. Le président de la maison de la presse, Ibrahim Harouna a été l’un des premières personnes a appelé le peuple à descendre dans la rue en cette journée du 26 juin après l’annonce de la mise aux arrêts du président Bazoum par la garde nationale. Le 13 août, il avait affirmé sur les antennes de Radio France Internationale que les journalistes nigériens étaient menacés et persécutés par les militaires regroupés au sein du CNSP.

Pour les journalistes regroupés au sein du collectif des Organisations Socio-Professionnelles des Médias et Journalistes pour une Presse Libre du Niger, les agissements d’Ibrahim Harouna ont dépassé le seuil de tolérance. C’est pourquoi dans leur dernière sortie médiatique, ces journalistes, après avoir rappelé les exactions commises par les présidents Issoufou et Bazoum contre de nombreux médias, ont indiqué qu’ils se désolidarisaient des propos et des prises de position du président de maison de la presse sur la situation politique en cours au Niger.  « La prise de position du président de la Maison de la Presse n’engage que sa propre personne, tout comme le document concocté à dessin et inspiré par le Président de la Maison de la Presse et consorts pour faire croire que la liberté de la presse serait mise à rude épreuve au Niger alors même qu’aucun indicateur ne permet à ce jour de le démontrer ».

Les journalistes qui semblent affirmer leur soutien aux nouveaux dirigeants militaires « Exigent un audit indépendant de la gestion de la Maison de la Presse ». Cet organe serait devenu selon eux depuis quelques années un machin aux mains de certains individus et groupes d’intérêts qui en ont fait leur chasse gardée en prolongeant la durée de leur mandat.

Les auteurs de la déclaration ont également décidé de lancer une pétition au sein de la corporation en vue de la destitution du bureau actuel de la maison de la presse. 

Cette sortie médiatique des journalistes sanctionnés par un communiqué est le signe d’une société nigérienne plus que jamais divisée. D’un côté, une écrasante majorité de la population est solidaire des actions du CNSP. De l’autre, certains caciques de l’ancien pouvoir ne paraissent pas vouloir renoncer à leurs privilèges d’antan. 

Pour l’heure pas de réaction du coté de maison de la presse mais cela ne saurait tarder car la MDP a toujours réagi aux critique et interpellation des organisations socioprofessionnelles des médias.

Mawulolo Ahlijah

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