Niger, la défaite diplomatique de Macron

Actualité Échos Tribune

Rappel de l’Ambassadeur et retrait des troupes, quelle honte !

L’incohérence flagrante d’Emmanuel Macron face à la situation au Niger est stupéfiante. Ses revirements successifs dépeignent non seulement un manque d’assurance, mais aussi une tendance inquiétante à naviguer à vue. Pendant des semaines, l’Élysée a semblé faire la sourde oreille face aux réalités bouillonnantes du terrain à Niamey, se drapant dans une assurance qui frisait l’arrogance. Et voilà que, telle une girouette ballotée par les vents, Macron décide subitement de rapatrier ses troupes stationnées au Niger « d’ici la fin de l’année »  et de rappeler son ambassadeur.

Quelle mouche a donc piqué le président français ? Cette volte-face aussi abrupte qu’inexplicable, révèle une politique étrangère à la dérive, guidée par des impulsions et non par une stratégie réfléchie. L’indécision de Macron, qui oscille entre deux positions diamétralement opposées, est un camouflet pour la diplomatie française, jadis respectée.

Le choix des mots par Macron, qualifiant le Niger d’« otage de putschistes », est pour le moins malheureux. Au lieu d’apaiser les tensions, il jette de l’huile sur le feu, exacerbant une situation déjà délicate. Ces paroles incendiaires, loin d’être dignes d’un chef d’État, ressemblent plutôt à des saillies de comptoir.

Le véritable scandale dans cette affaire n’est pas tant la décision de Macron de retirer ou non les troupes françaises au Niger, mais la manière brouillonne, voire amateur, dont elle a été prise et annoncée. On attend d’une grande puissance comme la France une constance, une vision, et surtout une dignité dans ses prises de position. Mais sous Macron, la diplomatie française semble avoir perdu le Nord, se comportant de manière erratique et impulsée par des réactions épidermiques.

En somme, l’attitude vacillante de Macron sur la scène internationale, oscillant entre intransigeance et capitulation, particulièrement en ce qui concerne le Niger, pose une question cruciale : la France a-t-elle encore une politique étrangère digne de ce nom ? Ou sommes-nous simplement témoins des caprices d’un président dépassé par les événements ? La grandeur passée de la France mérite mieux que ces tergiversations et ces volte-face embarrassantes. Une introspection s’impose.

Soumana Idrissa Maïga (Quotidien L’Enquêteur)

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