(Les Échos du Niger 21 sept) Le président nigérien déchu, Mohamed Bazoum a décidé, ce 20 septembre, de saisir la justice ouest-africaine pour demander sa libération ainsi que le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays. « Nous demandons, au vu de la violation des droits politiques, que l’État du Niger soit condamné au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par la remise du pouvoir au président Bazoum, qui doit continuer de l’exercer jusqu’à la fin de son mandat, le 2 avril 2026 », a déclaré à l’AFP l’avocat sénégalais de l’ex-président, Me Seydou Diagne.
La requête déposée devant la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) fait mention d’une arrestation arbitraire ainsi que de la violation de la liberté d’aller et venir de Mohamed Bazoum, de sa femme, Hadiza, et de son fils Salem. Tous les trois sont assignés à résidence au palais présidentiel depuis le coup d’État du 26 juillet. « Mes clients sont victimes de graves et intolérables violations des droits de l’homme. Ils ont le droit de saisir les juridictions compétentes. Ça ne peut pas aggraver leur situation, c’est un motif d’espoir que justice leur soit rendue » a déclaré l’avocat.
« En cas de décisions favorables, l’État du Niger aura l’obligation juridique d’exécuter la décision. Ce qui nous intéresse, c’est d’obtenir une condamnation de l’État du Niger par une décision de justice. Le combat de M. Bazoum est un combat par le droit », a indiqué Me Diagne. Toujours selon lui, le général Abdourahamane Tiani n’est pas habilité par la loi nigérienne pour procéder à des arrestations. Il a été nommé par décret depuis 2011 pour assurer la sécurité du président.
Tout en rappelant que les décisions de cette cour de justice ne sont contraignantes pour aucun État, on peut s’interroger sur l’habilité des juges de la Cédéao à se prononcer sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans un pays membre.
Mawulolo Ahlijah