Il est difficile de ne pas y voir un scénario grotesque. Un spectacle d’indécence. Quelques semaines à peine après avoir été déchu de ses fonctions, Bazoum Mohamed, le président déchu, flanqué de sa dame de fer Hadiza Mabrouk et leur rejeton Salem, jouent un numéro de cirque devant la Cour de Justice de la CEDEAO, une farce désespérée digne des plus grands dramaturges. Les mêmes droits qu’ils ont piétinés, méprisés et ignorés lorsqu’ils étaient aux commandes du pays sont maintenant invoqués pour sauver leur peau et leur prestige.
Avec l’assistance de leur conseil, Mohamed Seydou Diagne, avocat au Barreau du Sénégal, qui semble prendre un malin plaisir à jouer le rôle de Don Quichotte du droit Ce dernier, avec une audace frisant l’absurde, dresse une liste de prétendues violations de leurs droits. Quelle audace ! Est-ce là le dernier acte d’une comédie qui a trop duré ? Voir une famille qui, jadis, incarnait le pouvoir et la puissance, se réduire à une caricature de victimes en quête de justice. Mais quelle justice ? Celle qu’ils ont tant négligée lorsqu’ils étaient en poste ?
Le comble de l’hypocrisie est atteint lorsque Bazoum Mohamed ose demander le respect des “principes de convergence constitutionnelle“. Est-ce le même Bazoum qui, les a si allègrement piétinés à chaque tournant de son règne ? Comment peut-il sérieusement plaider pour le “respect scrupuleux des instruments internationaux” alors qu’il s’est montré champion dans l’art de les contourner ? Là encore, la mémoire courte semble être l’apanage des Bazoum.
La Cour de Justice de la CEDEAO, basée à Abuja, devrait décrypter cette mascarade, démêler le vrai du faux. Car ne nous y trompons pas : ce qui est joué ici par les Bazoum n’est rien d’autre qu’une comédie burlesque, un grotesque vaudeville. Le peuple nigérien, qui n’a pas besoin de longs débats juridiques, témoin de ces 12 années de gouvernance calamiteuse de la Renaissance, n’est pas dupe. Il attend plutôt que Bazoum et consorts soient jugés et qu’une vraie justice lui soit rendue. Et espérons que ce jour vienne vite ! Le CNSP, pour sa part, ne doit en aucune manière, accorder un intérêt exagéré et inopportun à cette farce pathétique de la famille Bazoum.
Soumana Idrissa Maïga (Quotidien L’Enquêteur)