(Les Échos du Niger 1 sep) Plus de 72 heures après la fin de l’ultimatum qui lui a été donné par le CNSP pour quitter le pays, l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itte vient de voir son immunité diplomatique être levé. Celui qui bénéficie du soutien d’Emmanuel Macron qui a salué son courage lors de son dernier discours aux ambassadeurs, ne jouit donc plus d’aucune protection diplomatique. Les responsables du CNSP ont aussi demandé son expulsion par la police. Le communiqué du CNSP indique également que les cartes diplomatiques et les visas des familles de l’ambassadeur ont été annulés, ce qui fait de ce dernier un immigré clandestin sur le territoire nigérien.
Ce nouveau rebondissement marque une nouvelle tournure dans la relation entre la France et le Niger. Ces relations qui étaient encore excellentes il y a quelques mois se sont considérablement détériorées depuis le coup d’État perpétré le 26 juillet dernier contre le président Bazoum accusé d’avoir posé des actes de nature à mettre gravement en péril la stabilité nationale.
La France qui refuse de reconnaître les nouvelles autorités nigériennes, se dit solidaire des sanctions particulièrement dures que la Cédeao a imposées au pays depuis le 30 juillet dernier. L’ancienne puissance coloniale se dit par ailleurs prête à soutenir toute initiative militaire de la Cédeao. Les chefs d’État-major de la Cédeao se sont à cet effet réunis récemment à Accra pour discuter d’une éventuelle opération militaire en vue de remettre en place le président Bazoum qui est toujours placé en résidence surveillée par la junte.
Le Burkina-Faso et le Mali ont affirmé qu’ils viendront en soutien au Niger en cas d’une intervention militaire de l’organisation sous régionale.
Mawulolo Ahlijah
