Les notions d’Etat et de démocratie sont des notions anciennes, en effet, la démocratie a été inventé au temps de la Grèce Antique, avec la réunion des citoyens à Athènes à main levé. Ils inventent un régime, tout en s’évertuant à faire la théorie du meilleur régime.
A la même époque, coté Romain et sans véritable correspondance entre eux, ils inventent la République, ‟la chose du peuple”. Les Romains veulent un régime qui marche et non des théories, ils recherchaient donc un régime stable et efficace. Il y a les mêmes différences entre les Français et les Anglais à l’époque de la Révolution Française, les Français ont cherché le meilleur régime comme par exemple avec Rousseau et son « contrat social », les Anglais, quant à eux, ont développé leur régime à travers le temps. La démocratie désigne ainsi une forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple. C’est aussi un régime politique, c’est en ce sens que Jean Louis Quermonne nous dit qu’un régime politique est l’ensemble des éléments d’ordre idéologique, (au sens de conception du monde/d’une société institutionnelle et sociologique), parce qu’un régime politique suppose toujours le soutient de la société qui concourent à la formation d’un gouvernement.
De la « Mondialisation » qui a permis aux Occidentaux d’imposer aux Africains un modèle de Gouvernance“…
Aujourd’hui, la notion de démocratie est remise en cause, l’Angleterre est une démocratie pourtant il y a un Roi. Nous avons aussi plusieurs exemples dans le monde avec des régimes totalitaires ou des régimes de type pouvoir patrimonial à l’instar du Qatar ou de l’Arabie Saoudite. Sans pour autant approfondir l’analyse sur la notion de démocratie, retenons que l’histoire récente de l’Afrique nous a appris que c’est le régime militaire qui a dominé à un moment donné après les indépendances. C’est l’avènement de la « Mondialisation » qui a permis aux Occidentaux d’imposer aux Africains un modèle de Gouvernance soi-disant pour l’aide au développement. A la base était en effet le discours de la Baule de François Mitterrand où il disait qu’« il conditionne l’aide au développement aux régimes qui se montreront plus ou moins ouvert à la démocratie ».
Ce discours a eu pour conséquence la convocation des conférences nationales dans presque tous les pays africains francophones, suite à cela le FMI et la Banque Mondiale ont imposé les ajustements structurels et entre autres le régime démocratique Dans cet élan, le Niger n’a pas été épargné, en effet depuis l’indépendance à aujourd’hui, le Niger a connu plusieurs interruptions démocratiques, une parfaite illustration de mal gouvernance, d’un faible ancrage d’une véritable culture démocratique, comme l’a si bien dit le Président du MPR Jamhuriya M. ABOUBA Albade dans son message du 5 Août 2023, et de la non prise en compte des inspirations de la population. La situation du pays depuis les évènements du 26 juillet 2023 où le processus démocratique a été interrompu, nous amène à écrire ces quelques mots non pas pour dénoncer comme cela se fait par principe ou même de soutenir mais de pousser la réflexion des Nigériens vers un régime plus adapté au Niger.
La démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple“…
Nous avons assisté à plusieurs déclarations de soutien des forces vives de la nation, des marches pacifiques de soutien que ça soit à Niamey, dans les Régions, des départements ou même des Cantons, des prières collectives pour le pays, des activités par ci par là de la population toujours dans le cadre de soutien au CNSP dont la dernière qui remonte le 6 Août 2023 au Stade Général Seyni Kountché. Toutes ces activités ont drainé des milliers des Nigériens en soutien au CNSP, dès lors une légitimité des autorités en place est dégagée car l’on a coutume de dire que la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple s’est alors exprimé en faveur du CNSP. Au vu de tout ce qui précède il y’a lieu de se demander quel régime correspondrait mieux au Niger ? Répondre à une telle question n’est pas évident. Cette vision ne peut être qu’un rêve plein d’attentes à tester de façons réalistes quant à sa faisabilité. Cette vision ne peut être que personnelle. En effet, l’histoire politique du Niger nous a révélé que le système démocratique tel que nous le connaissons à montré ses limites. De ce fait nous avons la lourde responsabilité de chercher un régime plus adéquat pour le pays qui répondra réellement aux aspirations du peuple.
Le système démocratique tel que nous le connaissons à montré ses limites“…
Ainsi, pour éviter un éternel recommencement, les autorités en place doivent mettre d’abord le pays sur les rails avant toute éventuelle élection ;
– Le mandat du Président élu peut-être 8 ans non renouvelable ;
– Simplifier le système de scrutin de manière que ça soit un scrutin majoritaire à un tour.
– Mettre en place un système qui permettra de destituer un élu qui n’apportera pas satisfaction aux inspirations de la population comme aux Etats Unis avec la procédure de Recall ; Comme il s’agit de la vie d’une nation, un comité ou conseil doit être mis en place pour pousser les réflexions.
– Ce conseil proposera un système de régime politique tout en tenant compte de nos réalités et non faire un copier-coller des systèmes occidentaux ;
– Le conseil rédigera une constitution tout en évitant le mimétisme constitutionnel qui a causé beaucoup de tort au Niger ;
– Tenir compte des inspirations du peuple qui détient le pouvoir.
En tout état de cause les propositions doivent se baser sur la recherche d’un régime stable et efficace.
Djibril MANOU Ekizi Master en Droit Comparé dans l’espace Francophone Greffier Central en Stage à l’EFJN