(Échos du Niger 23 août)Suite au discours prononcé par le général Abdourahamane Tiani le 19 août passé dans lequel il indique la mise en place d’une période de transition de 3 ans au maximum, la Cedeao a réagi.
Sur les antennes de la chaîne de télévision Al Jazeera ce 21 août, le commissaire chargé de la sécurité et de la politique de la Cédéao Abdel-Fatau Musah a estimé qu’une période de trois ans de transition est inacceptable. Le samedi dernier, une délégation de la Cédéao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar était venue au Niger négocier une sortie de crise. Celle-ci avait pu rencontrer le général Tiani président déchu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat. Des sources indiquent que le président togolais aurait joué un discret rôle auprès de la junte pour que cette délégation soit reçue.
Toutefois, même si les négociations semblent avoir timidement repris, la sortie de crise semble encore loin. La Cédéao campe sur sa position initiale et exige le rétablissement dans ses fonctions de Mohamed Bazoum ainsi que sa libération immédiate. L’organisation, qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d’utiliser la force si elle n’obtient pas gain de cause. Les chefs d’États-majors des pays de la CEDEAO se sont réunies à Accra les 17 et 18 août passé et ont indiqué qu’ils avaient défini le déroulement d’une opération militaire contre le Niger ainsi que la date sans toutefois donner plus de détails.
Dans sa dernière allocution, le général Tiani a précisé que son pays avait le soutien de la Guinée, du Mali et du Burkina-Faso et que « Si une attaque devait se préparer contre nous, ce ne serait pas la promenade de santé à laquelle certains semblent croire ». La tension demeure très forte dans les rues de Niamey.
Mawulolo Ahlijah