(Les Échos du Niger 21 août) le jeudi 17 août 2023, le magazine Jeune Afrique a publié une interview de l’ancien président Mahamadou Issoufou. C’est la première fois que l’ancien homme fort du pays sort de son silence après les évènements du 26 juillet dernier qui ont vu le renversement du président Mohamed Bazoum par le désormais ex-commandant de la garde présidentielle, Abdourahamane Tiani qui a pris la tête du CNSP.
Mahamadou Issoufou a fait comprendre que sa position sur la crise que traversait le pays était clair. Il demande la libération du président Bazoum et sa restauration dans ses fonctions. Par ces paroles, il indique être sur la même longueur d’ondes que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Comme elle, je privilégie la voie de la négociation. Je garde l’espoir d’une sortie de crise pacifique et négociée », a-t-il déclaré. Il a également indiqué qu’il a accueilli la nouvelle du putsch avec une grande surprise et a affirmé qu’il restait dans une démarche de médiation même si cela est très difficile.
Il a en outre réfuté les rumeurs selon lesquelles il aurait demandé ou imposé le maintien d’Abdourahamane Tiani dans ses fonctions de chef de la garde présidentielle. « Je me suis toujours interdit d’intervenir en faveur ou en défaveur de qui que ce soit », a-t-il déclaré. En réaction aux propos de la rue qui suggère qu’il serait le cerveau derrière le coup d’État, Mahamadou Issoufou a réagi catégoriquement «Je me sens insulté, meurtri dans mon intelligence. Tout cela est archi-faux. Ceux qui propagent ce type de rumeurs sont ceux qui, dès le premier jour, ont cherché à nous diviser, Bazoum et moi. Mais notre amitié a toujours été plus forte que cela. » Il a ensuite précisé qu’il échangeait chaque jour avec le président renversé. Notons que le fils de l’ex président, Sani Issoufou Mahamadou a été placé en résidence surveillée à la suite du putsch.
Mawulolo Ahlijah
