Niger : le général Adourahamane Tchiani, nouvel homme fort du pays

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(Échos du Niger 28 juillet) Les rumeurs l’annonçaient. C’est désormais officiel. Le général Adourahamane Tchiani surnommé le Robot par certains militaires, est le nouvel homme fort du Niger. Il vient en effet d’annoncer qu’il prenait la tête du CNPS (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie) sans pour autant donner des précisions sur l’orientation, ni la durée de la transition.

Le puissant général de l’ex garde présidentielle du président déchu Mohamed Bazoum s’est adressé à la nation à travers la télévision nationale. Il a justifié le coup d’État par la détérioration de la situation sécuritaire et économique de même que la persistance de la corruption. Cette déclaration vient mettre fin au doute qui subsistait en l’absence d’une démission formelle de Mohammed Bazoum et d’une désignation du chef de la junte. Ce 5ᵉ coup d’État met un terme à la première transition politique démocratique du Niger depuis son accession à l’indépendance dans les années 1960. Sur le général Tchiani, on ne sait pas grand-chose. Si ce n’est qu’il s’agit d’un militaire intransigeant sur le travail et qui jusque-là a fait preuve d’une loyauté sans faille (ou presque).

Nommé à la tête de la garde présidentielle sous la présidence Issoufou en 2011, Abdourahamane Tchiani a su déjoué 4 tentatives de coup d’État dont le dernier date de mars 2021, à quelques heures de l’investiture du président Bazoum. En 2015, toutefois, son nom fut cité dans une affaire de tentative de coup d’État. Devant les tribunaux, il avait nié ses accusations en bloc. La nature des différends entre le général et le président déchu ne sont pas non plus connus avec certitude. Même si les rumeurs indiquent que ce dernier comptait le remplacer par un autre officier. Si du côté de la rue, le coup d’État est acclamé, certaines voix s’interrogent sur la capacité du général Tchiani à conduire la destinée du Niger en cette période sensible.

Sur la scène internationale, les condamnations se poursuivent. L’Union africaine, la CEDEAO, l’UE et l’ONU, la France, les États-Unis et la Russie ont indiqué qu’un retour à l’ordre constitutionnel était nécessaire. Toutefois, selon la BBC, le chef du groupe de mercenaires russes Wagner aurait salué le coup d’État en le décrivant comme un triomphe. « Ce qui s’est passé au Niger n’est rien d’autre que la lutte du peuple nigérien contre ses colonisateurs », a déclaré Yevgeny Prigozhin sur une chaîne Telegram affiliée à Wagner.

Mawulolo Ahlijah