Niger : le putsch définitivement consommé

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(Échos du Niger 27 juillet)Après l’annonce du putsch par le porte-parle du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) à la télévision nationale ce mercredi 26 juillet tard dans la nuit, les Nigériens s’étaient levés dans la confusion ce jeudi 27 juillet. Et pour cause, une publication du président déchu Bazoum sur Twitter, indiquait que celui-ci entendait faire tout son possible pour se maintenir au pouvoir. « Les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés. Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront » avait-il écrit sur le célèbre réseau social. Cette affirmation avait été corroborée par les dires de Hassoumi Massoudou, ministre des Affaires étrangères, sur les antennes de la télévision nationale France 24. « Nous sommes les autorités légitimes et légales » avait-il déclaré. Face à ces déclarations contradictoires et alors qu’une forte pluie s’abattait sur la capitale Niamey, la population était anxieuse quand en ce qui concerne l’évolution de la situation. Mais peu avant la mi-journée, un communiqué de l’État-major, lu par le colonel Amadou Abdramane, est venu mettre fin à la confusion en apportant un soutien aux putschistes. La note qui a été signée par le chef d’état-major, le général Abdou Sidikou Issa, indique clairement qu’après concertation, les militaires ont “décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité, afin d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces”. Cette sortie du commandement militaire met ainsi un terme au feuilleton militaro-politique entamé depuis hier.

Le président Mohamed Bazoum est toujours détenu par les mutins qui assurent toutefois que lui ainsi que ses proches sont saints et saufs. C’est le 5ᵉ coup d’État Militaire qu’a connu le Niger depuis son indépendance en 1960. Dans le communiqué, l’État-major a indiqué que sa priorité reste la lutte contre les groupes djihadistes qui continuent de menacer la stabilité du pays.

Le général Abdou Sidikou Issa a également mis en garde contre toute ingérence étrangère. La CEDEAO, l’Union Africaine, la France, les États-Unis et la Russie ont condamné ce qu’ils considèrent comme une violation de l’ordre constitutionnel et appelé toutes les parties à la retenue. Nous vous reviendrons avec l’évolution de la situation.

Youssouf Sériba