(EDN 13 juillet) Plusieurs institutions de haut rang comme la Commission de l’Union africaine, le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et Speak Up Africa, en partenariat avec le Programme national de lutte contre le paludisme du Sénégal, se sont joints à l’ensemble des États membres de l’UA pour célébrer le cinquième anniversaire du mouvement panafricain « Zéro Palu ! Je m’engage » à Dakar en fin de semaine dernière.
Cette initiative a été adoptée par les pays africains en 2018 au cours de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Actuellement, elle a cours dans un total de 27 pays dont le Niger. Cette campagne est particulière à cause de son caractère inclusif. Il implique toutes les forces vives des pays à savoir les chefs d’État et de gouvernement, les Premières Dames, les dirigeants religieux et communautaires, les acteurs du secteur privé et les organisations de la société civile. « Nous rendons en ce jour hommage à tous celles et ceux qui jouent un rôle actif dans la lutte contre le paludisme et exprimons notre gratitude aux gouvernements, aux bailleurs de fonds, aux partenaires du secteur privé, à la société civile et aux communautés qui soutiennent le mouvement ”Zéro Palu ! Je m’engage” et y participent activement. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons poursuivre nos efforts et renforcer la collaboration pour réaliser notre objectif commun d’élimination, une fois pour toutes, du paludisme. » a déclaré Dr Michael Adekunle Charles, directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
Le paludisme demeure un véritable problème de santé publique en Afrique. En 2021, les estimations de l’OMS portent à 603 877 le nombre de victimes africaines du fléau. Les enfants de 5 ans étaient les pus concernés. Si le mal est loin d’être écarté, des progrès notables ont été faits. Ainsi, dans un souci de priorité aux interventions antipaludiques durant la pandémie de COVID-19, les pays ont maintenu la couverture des prestations préventives vitales. De plus, la majorité d’entre eux établissent des conseils et des fonds pour l’élimination du paludisme en adoptant une approche multisectorielle et en considérant le palu comme une des principales priorités sanitaires au niveau national. La promotion de l’engagement des jeunes a également progressé, avec l’établissement d’un réseau de jeunes champions de la lutte dans les communautés, appelé « corps des jeunes contre le paludisme ». Le recours à la numérisation et aux outils digitaux a aussi permis de réaliser un meilleur suivi.
Plus de 40 pays d’Afrique ont adopté la mise en œuvre de cartes de score nationales et infranationales contre le paludisme et beaucoup les partagent et diffusent sur la plateforme Hub ALMA des cartes de score. « Ces progrès soulignent la nécessité d’efforts collectifs et de solides engagements à tous les niveaux de la lutte pour l’élimination du paludisme. L’approche holistique multisectorielle encouragée par le mouvement ”Zéro Palu ! Je m’engage ” favorise la mise en commun des efforts, de la connaissance et des ressources pour réduire la charge de la maladie en Afrique », a indiqué Joy Phumaphi, secrétaire exécutive de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et présidente du conseil d’administration du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme dans son allocution. Pour ce cinquième anniversaire, l’accent a été mis sur l’engagement et l’habilitation des jeunes à prendre la tête du combat contre le paludisme sur le continent. Le Guide de conversation de l’UA sur le paludisme pour les jeunes d’Afrique a été mis en avant et une déclaration des jeunes sur l’élimination du paludisme a été faite. « L’engagement des jeunes représente un levier puissant, propice à l’accélération de la lutte contre le paludisme. En encourageant fondamentalement leur leadership et leur participation active, on suscite un élan positif vers l’élimination du paludisme au Sénégal et partout en Afrique », a déclaré Dr Doudou Sene, coordinateur du Programme national sénégalais de lutte contre le paludisme.
De son côté, Cessouma Minata Samate, commissaire aux affaires humanitaires et au développement social à la Commission de l’Union africaine, a indiqué que :« Par sa collaboration étroite avec les États membres de l’UA, le mouvement « Zéro Palu ! Je m’engage » a démontré la puissance de l’action collective contre le paludisme en Afrique. Nous encourageons la participation d’un plus grand nombre de pays d’Afrique encore à ce mouvement révolutionnaire. Chaque engagement compte, chaque action préventive est requise et utile à l’avènement d’un continent enfin libéré du fardeau du paludisme. »
Youssouf Sériba
