International : Au Burkina, les propos du général Mahamadou Tarka offusque l’exécutif

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(EDN 1er mai) Au cours de la célébration de la fête de la concorde nationale le 24 février dernier, le général Mahamadou Tarka président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) a choqué les autorités maliennes et burkinabés. Le haut gradé, dans son allocution a indiqué que les « juntes maliennes et burkinabés, dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux ». Pour lui, ces juntes sont sur une pente dangereuse et il prédit un réveil douloureux pour ces pays. A travers son discours, Mahamadou Tarka a estimé que les coups d’États militaires dans ces pays n’ont pas amélioré la situation sécuritaire. Il semble aussi leur reprocher d’avoir mis un terme à la coopération militaire avec la France. Le Général Mahamadou Tarka affirme que le Burkina Faso et le Mali « se sont isolés de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni militaire, ni financier ». Il a présenté le Niger en bon élève et en bon membre de la communauté internationale et rappelée que le pays a fait le choix de faire appel à ses alliés français, allemands, américains, italiens, espagnols, mais aussi ses alliés africains au sein de la CEDEAO et de l’UA ainsi qu’aux Nations Unies. La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de Ouagadougou. Les autorités burkinabés ont réagi à ces propos. D’après l’Agence d’information du Burkina (AIB), elles trouvent que le général nigérien a « un besoin avéré de mise à niveau sur l’évolution du contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso et dans le Sahel et sur l’histoire des deux pays ». La junte Burkinabè reste persuadée que les propos de Mahamadou Tarka « ne sauraient avoir la caution des frères nigériens qui, à n’en pas douter, ne se reconnaîtront ni à travers sa teneur, ni à travers le style utilisé ». Au sein de la société civile nigérienne, on s’interroge sur l’opportunité de ces propos et on estime que le Niger se désolidarise de plus en plus de ses voisins pour faire le jeu de l’occident impérialiste.

Youssouf Seriba