Projet de loi sur la santé et l’hygiène publique au Niger : levée de bouclier des femmes musulmanes

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Après un report le débat sur le projet de loi déterminant les principes fondamentaux de la santé et de l’Hygiène publique sera effectué demain mardi 21 juin 2022 au Parlement. En prélude à ce débat qui s’annonce houleux, l’association Islamique des femmes a fait une sortie le dimanche 19 juin 2022 pour attirer l’attention des élus du peuple sur le caractère antireligieux de certaines dispositions du texte.

(Les Échos du Niger 20 juin) «L’adoption de ce texte donnera l’occasion de détruire certaines de nos valeurs comme la cellule familiale, dernier rempart à travers lequel nous pouvons vivre la pratique de notre foi en tant que représentant du peuple». C’est en substance, la déclaration partielle de Malama Sakina Sado, porte-parole de l’association islamique des femmes du Niger. Après l’association des hommes islamiques, c’est donc au tour des femmes de se sentir offusquer par des dispositions du projet de loi déterminant les principes fondamentaux de la santé et de l’Hygiène publique au Niger. A la veille de l’examen du nouveau projet de loi, elles ont tenu à tirer à nouveau la sonnette d’alarme et à en appeler au sens de devoir des parlementaires. « Nous femmes musulmanes représentant toutes les sensibilités sociales de notre pays, réaffirmons notre attachement à la grandeur qui fonde la société nigérienne et comptons encore une fois sur votre vigilance et votre clairvoyance pour barrer à tout texte contraire à nos valeurs islamiques et à nos codes » a plaidé la porte-parole dans a déclaration. A l’en croire, sur les 70 articles que compte ledit projet de loi, douze (12) heurtent la sensibilité religieuse et morale des nigérianes. De ces douze articles, quatre sont particulièrement pernicieuses dans ce projet. Les mêmes récriminations avaient été déjà portées par l’association des hommes qui, en s’appuyant par exemple sur l’article 63 qui stipule: « L’utilisation de toute source de bruit sonore dans les bars, les hôtels, les salles de jeux et de spectacle, dans les lieux de cultes, centres de santé et centres de formation est interdite», s’est interrogée si « les appels à la prière, la lecture du saint Coran et les prêches constituent-ils des bruits intenses au même titre que les autres ?». A leur suite, la représentante des femmes a poussé sa curiosité en s’interrogeant elle aussi: « Ce projet de loi n’est-il pas par ailleurs un boulevard ouvert pour le levée des réserves du Niger sur la CEDEF?» C’est dire que les dispositions de ce projet de loi sont très querellées, prêtent à équivoque par endroit et interpellent la conscience des élus. Et c’est sur ces aspects qu’entendent déjà tirer l’attention la communauté musulmane dans sa globalité via ces sorties.
Oslo Chester WANOU

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