La commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a présenté ce lundi 20 juin 2022, devant la plénière de la commission défense et sécurité du parlement de la CEDEAO à Abuja, un document de stratégie de lutte contre le terrorisme dans l’espace communautaire économique. C’est sa façon d’appuyer techniquement les Etats dans la lutte contre le phénomène.
(Les Échos du Niger 21 juin)Les menaces terroristes constituent une des grandes menaces qui ont cours en Afrique de l’Ouest au grand dam du développement des Etats et de l’intégration souhaitée. Selon la Commission de la CEDEAO, c’est « un acte criminel qui sape les efforts visant à la réalisation de la démocratie, de la bonne gouvernance, du développement, et de la pleine jouissance des droits de l’homme et des peuples ». Ainsi, elle a décidé d’apporter un appui technique aux Etats. C’est à travers un document de stratégie de lutte pour venir à bout du phénomène. Ladite stratégie entend en effet doter les Etats d’instruments régionaux, continentaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et de fournir un cadre opérationnel commun pour l’action de prévention et d’éradication du terrorisme. Cette stratégie s’appuie sur trois piliers fondamentaux à savoir la prévention, la poursuite et la reconstruction. C’est ainsi que la prévention permettra de rejeter totalement le terrorisme, d’éliminer les conditions propices à sa propagation, de renforcer l’alerte précoce et la coopération des services de renseignements opérationnels, de priver les terroristes des moyens, de l’espace et des capacités techniques nécessaires à la conduite de leurs opérations, de prévenir l’extrémisme et la radicalisation, et de promouvoir les pratiques démocratiques et la protection des droits de l’homme. Par la poursuite, la Commission de la CEDEAO entend la ratification et l’adhésion des Etats à une meilleure application des instruments juridiques régionaux et continentaux. Mieux, il entrevoit la consolidation de l’Etat de droit et une meilleure synergie entre Etats pour ce qui est de la justice pénale, une meilleure coopération qui impactera la surveillance des frontières, la lutte contre le financement et autres criminalités transfrontalières. La même stratégie devra permettre d’assurer la protection des infrastructures contre les violences et renforcer les capacités d’actions des Etats et Organisations de la société civile (OSC). Au chapitre de la reconstruction, la protection des droits des victimes, l’assistance aux communautés dans la réconciliation, la restauration du contrat social et la définition au sein de chaque Etat d’une stratégie de lutte anti-terroriste. En pratique, des commissions et groupes de travail nationaux seront sont envisagés pour assurer la mise en œuvre des stratégies définies. L’efficacité de leur intervention fera l’objet d’une évaluation périodique par la commission de la CEDEAO, la Cour de justice de l’institution et autres structures de la communauté.
Oslo Chester WANOU