La désignation de l’ancien chef de l’Etat du Niger, Mahamadou Issoufou par le Sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur l’évolution de la situation politique au Burkina-Faso, en Guinée et au Mali le 04 juin 2022 n’est pas du goût du parti Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Dans une déclaration rendue publique, le Parti de l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré a porté des griefs contre l’ancien chef de l’Etat et qui le décrédibilisent dans cette mission.
(Les Échos du Niger 13 juin)« Un médiateur est à priori une personnalité impartiale et à équidistance des parties et jouissant d’une célébrité avérée envers tous». C’est en partie la déclaration du Parti Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui a ajouté ne pas voir en l’ancien chef de l’Etat du Niger, une telle qualité. Selon le CDP, sa désignation en qualité de médiateur au Burkina-Faso pose problème car, « force est de reconnaître que monsieur Mahamadou Issoufou ne répond nullement de ces considérations et critères sus-évoqués » a souligné le CDP dans sa déclaration. L’homme que croit vendre la CEDEAO au Burkina-Faso pour un retour à l’ordre constitutionnel et la réconciliation s’est lui-même souvent illustré dans les troubles et les désaccords et donc, n’a pas la caution morale pour porter la charge dont la communauté sous régionale l’investi. A l’occasion de récentes crises au Faso, a souligné le CDP, le Chef de l’Etat du Niger d’alors a apporté son soutien à son homologue déchu, Rock Christian Kaboré et autres leaders politiques burkinabés à travers des manœuvres auprès des autres chefs d’Etat de la sous-région. Au fait, «Monsieur Issoufou dans un passé récent s’est illustré comme un acteur déterminant et de premier ordre dans les crises antérieures que notre pays a connues. Il a par ses soutiens politiques, diplomatiques et financiers contribué à installer la chienlit dans notre pays en 2014. C’est ainsi qu’au Burkina-Faso, personne de bonne foi ne peut nier l’implication personnelle de monsieur Issoufou dans les évènements d’octobre 2014». En clair, le pompier trouvé par la CEDEAO pour la médiation du Faso n’a pas bon aloi et est même connu des protagonistes pour son côté pyromane dans des crises qui ont secoué jadis le pays. Son honorabilité dans une telle situation, «coup de force constitutionnelle» se trouve plus même entachée par ses actes dans le passé selon le CDP. «Lors de ces évènements, un pouvoir légalement en place a été renversé par des militants et une frange de la population avec le soutien de monsieur Mahamadou Issoufou» ont-ils souligné, ceci sur fonds de destruction de biens publics à l’occasion desdites crises.
Quant à la transition pacifique dont il a été la figure dans son pays le Niger et qui ferait de lui un « démocrate » le CDP n’en est pas convaincu et brandit le traitement infligé par ce dernier «à ses opposants. « Le peuple nigérien et l’opinion internationale n’ont pas oublié que le soi-disant démocrate Mahamadou Issoufou a jeté en prison son principal opposant en période électorale. Sans compter sa propension à réprimer les manifestations des démocrates nigériens pour réclamer la justice et le respect des droits humains lorsqu’il assurait les hautes fonctions de la république » ont-ils justifié. Au demeurant, l’ancien chef d’Etat nigérien ne jouit d’aucune crédibilité pour cette mission d’autant plus que la transition doit déboucher sur des élections pour lesquels l’avis du médiateur reste important.
Oslo Chester WANOU
