(Les Échos du Niger 13 juin)Qualifié de loi ‘’antireligieuse ‘’, le vote du projet de loi déterminant les principes fondamentaux de la santé et de l’Hygiène publique est reporté à sine die par les députés. Visiblement, les élus nationaux ne sont pas restés insensibles à la sortie de la coalition d’Associations Islamiques qui avaient appelé à leur clairvoyance tout en leur demandant d’ ‘’abandonner’’ ce projet de loi.
Le mercredi dernier, à la veille du vote dudit texte, des Oulemas issus de plusieurs associations Islamiques du pays ont, dans une déclaration relevée une dizaine d’article sur les 70 que comporte le texte. Parmi ceux-ci, figure l’article 63 qui stipule «l’utilisation de toute source de bruit sonore dans les bars, les hôtels, les salles de jeux et d’spectacle, dans les lieux de culte, centre de santé et centres de formation est interdite ». Au regard de cette disposition, « les appels à la prière, la lecture du saint Coran et les prêches constituent-ils des bruits intenses au même titre que les autres ? » S’interrogent les oulémas, auteurs de la déclaration du mercredi 8 juin.
Du côté de l’Exécutif, on estime que ces associations sont allées vite en bésogne, « C’est juste des principes, les détails seront déterminés dans un décret d’application, c’est peut-être en ce moment qu’elles devraient sortir » indique une source gouvernementale contacté par Les Échos du Niger (www.lesechosduniger.com).
Selon notre source, « la majorité des principes énumérés dans ce projet de texte sont tirés dans des lois qui sont déjà en vigueur ». Le texte vise simplement à regrouper l’ensemble ces dispositions pour en faire une loi et se conformer à la constitution apprend-on.
S’agissant des bruits sonores, pour le cas de l’appel à la prière et les prêches « un texte en vigueur (code de l’hygiène) y est consacré et précise les décibels indiqués pour l’appel à la prière » explique la même source qui rappelle que « l’islam est une religion sociale qui garantit les droits de tous ».
Autre disposition incriminée par les Oulémas, l’article 12 du projet qui stipule « chaque couple légalement marié à le droit de procréer selon ses capacités de prise en charge ».
Dans la foulée de cette levée de bouclier des associations Islamiques, le consultant en Communication et ancien président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) Abdourahmane Ousmane dans un post Facebook déclare « l’intolérance politique, religieuse et culturelle prend une proportion inquiétante au Niger » et appel à la vigilance des Nigériens.
Youssouf Sériba.