Jeune fille, toi qui me lis apprends à cuisiner ….
Ce matin comme beaucoup d’autres matin quand je suis au Niger, je me suis réveillée à 04h du matin pour réchauffer la pâte de mais et la sauce Gombo que j’ai spécialement cuisiné la veille pour les enfants et leur papa en prélude à cette journée consacrée au jeun et à la dévotion. Dans cet exercice, je n’ai ressenti ni sentiments d’infériorité, ni acte de soumission ou encore d’esclavage. Bien au contraire, j’ai remercié Dieu d’être dans un foyer ( beaucoup d’autres femmes n’ont pas Cette chance et espèrent que le ramadan prochain les trouvent dans des foyers) d’avoir des enfants ( nombre de femmes en cherchent par tous les moyens y compris les crimes et delits) et d’avoir de quoi servir ( des nombreuses familles de l’intérieur du terroir entament le jeun avec à peine du son de shorgo ou de la boule de mil frelatée de la veille)….
A force de recevoir de femmes et jeunes filles dans les locaux de Chroniques Juridiques, pour avoir beaucoup voyagé de par le monde j’ai compris qu’ aucune position professionnelle ne peut personnellement me combler plus que mon statut de mère et d’épouse :C’est mon choix personnel qui me correspond et me satisfait pleinement
Je comprends bien évidemment que d’autres femmes rêvent plus grand et à meilleure vie: je n’ai jamais été une femme ambitieuse: ma plus grande ambition c’est vivre assez longtemps pour assister au mariage de mes enfants et regarder les cheveux blancs de mon époux: c’étaient aussi les rêves de ma grand mère et de ma mère j’en conviens mais est ce un crime ?
Femmes émancipées d’Afrique de grâce arrêtez de faire croire à nos petites sœurs et nièces que cuisiner pour sa famille est un fardeau ou un acte de domination: c’est une passion pour nombre de femmes qui ont regardé leur mère servir leur père dans le respect et la tradition Africaine.
J’ ai un master de l’ENA de France outre mon diplôme de magistrature, j’ai plusieurs autres qualifications et distinctions mais je cuisine, je fais la vaisselle et je n’ai pas de domestiques pour servir mon époux et mes enfants à ma place…. c’est mon choix , je ne suis pas pingre , je suis pas radine, et j’ai encore moins honte de vouloir m’occuper moi même de mon trésor : MA FAMILLE !
Les Femmes émancipées d’Afrique, tout en vous félicitant pour le travail quotidiennement abattu ( je suis témoin de la nécessité et de l’impact de votre travail sur certaines mentalités rétrogrades ) pour libérer la femme Africaine des préjugés et pesenteurs socioculturelles( Beaucoup de filles sont victimes et ont besoin de votre combat qui est salutaire à bien des égards) mais arrêtez tout de même de faire croire que toutes les femmes ménagères sont malheureuses ou sont à plaindre. Nous sommes nombreuses à trouver notre bonheur et notre équilibre dans la cuisine et les travaux ménagers pour le bien-être de nos maris et de nos enfants!
Nous respectons votre compréhension des notions d’égalité et d’emancipation, à votre tour arrêtez d’influencer et rebeller des filles naïves et innocentes contre notre identité culturelle pour en faire des adeptes d’autres cultures !
Goge Maimouna Gazibo May Gazibo