Médecins sans Frontières est une organisation internationale d’urgence médicale à but non lucratif. Elle fournit une assistance médicale aux personnes touchées par les conflits, les épidémies, les catastrophes ou exclues de l’accès aux soins de santé. Œuvrant dans la neutralité, l’impartialité, MSF revendiquent, au nom de l’éthique médicale universelle et du droit à l’assistance humanitaire, la pleine et entière liberté dans l’exercice de leur mission.
Opérant au Centre de Santé de la Mère et de l’Enfant régional de Diffa (CSME), l´organisation a mis en place des dispositifs pour prendre en charge les enfants prématurés à travers la méthode de peau à peau ou soins Kangourou ainsi que leurs mères. « La prématurité constitue une cause majeure de mortalité dans notre unité de néonatalogie. Par semaine on peut accueillir 8 à 10 nouveaux nés prématurés. De fois ça peut aller jusqu’à 15 ou 16 par semaine. La méthode innovante qu’on utilise pour améliorer la qualité de soin ici est la méthode des soins maternels kangourous. Cette méthode consiste à mettre le nouveau-né sur le thorax de sa mère torse nu via un sac. Elle vise à garder donc la température de l’enfant pour qu’il ne soit pas en hypothermie, pour que l’enfant ne soit pas aussi en hypoglycémie. L’objectif étant de faciliter une bonne affectivité entre la mère et le nouveau-né et aussi qu’il ait un gain de poids. Il faut dire que cette méthode est facile, applicable », a indiqué Dr Boubacar Ali, médecin généraliste, MSF de Diffa. « Nous enregistrons beaucoup de cas de prématurés, donc l’année passée il y a une étude qui a été réalisée en néonatalogie par le centre de santé de la mère et de l’enfant, c’est une étude qui est en phase de publication et elle a montré que 42 % des enfants que nous recevons au niveau de la néonatologie ont un faible poids de naissance donc un poids inférieur à 2500g, avec un fort taux de mortalité qui tourne autour de 16 à 20 %. Selon cette étude la prématurité c’est la 2eme cause de mortalité après les asphyxies périnatales. En tout cas selon des études c’est surtout le mauvais suivi des mères lors de CPN qui ne se font pas régulièrement du fait de l’insécurité qui a amené beaucoup de Centres de santé à fermer ou à travailler partiellement au cours de la journée, donc les femmes n’ont pas toujours accès au centre de santé donc vraiment il n’y a pas un bon suivi de femmes au cours de la grossesse », a martelé Dr Amadou Saidou, Médecin pédiatre, responsable de la pédiatrie, de la néonatalogie du centre de santé mère et de l’enfant de Diffa tout en ajoutant, « Par rapport à notre partenaire qui est MSF je pense qu’il y a un système qui a été mis en œuvre pour faire une clinique mobile va qui au fond de Diffa pour pouvoir prendre en charge ces femmes-là qui sont enceintes et qui n’ont pas accès à un centre de santé…

La contribution de MSF, c’est une contribution importante, car la plupart des mamans que nous recevons, sont des mamans qui proviennent d’un milieu pauvre donc MSF nous appuis en médicament parce qu’en plus de la méthode kangourou il y a des médicaments que ces enfants doivent recevoir au cours de leur séjour à l’hôpital. Il y a également les sacs qu’on utilise pour attacher les enfants, c’est MSF qui les amène au niveau du centre de santé de la mère et de l’enfant et aussi il y a un appui en personnel, la plupart des agents sont de MSF, donc la contribution de MSF dans la prise en charge de ces nouveaux nés prématurés est capitale ». Plusieurs femmes ont bénéficié de cette méthode au (CSME), c´est le cas de Nana Moustapha qui explique comment elle a été prise en charge par l´équipe de MSF : « J’ai 30 ans, je suis née à Diffa. Je suis venue au centre, j’ai accouché le jeudi. Mon bébé était trop petit, J’ai ressenti de la peur en le voyant. La petite ne pleurait pas et ne tétait pas. On nous a transféré au niveau de la pédiatrie. Ils se sont occupés d’elle, après des soins intensifs, ils nous ont amené dans cette chambre de soins maternels kangourous pour nous commencer la méthode peau à peau kangourou. On nous fait la méthode kangourou matin, pendant 30 à 4h de temps, et nous reprenons le même exercice le soir. J´ai pas encore fini d’apprendre la méthode et puis ma fille est toute petite et j´ai peur de la blesser en essayant à la maison sans les infirmiers pour me guider ». Dans ces multiples actions MSF fournit une assistance médicale et humanitaire urgente aux réfugiés, déplacés internes, retournés et familles d’accueil dans la région de Diffa, une zone ou règne des conflits entre les forces de défenses et de sécurité et les groupes armés non gouvernementales depuis 2015. Les équipes MSF soutiennent dans ce contexte très complexe, le Centre de Santé de la Mère Enfant régional de Diffa (CSME), l’Hôpital de District de Nguigmi (HDN) et quatre Centres de Santé Intégrés (CSI) dans la région (kintchandi, Garim wanzam, Toumour et bilabrim). L’organisation offre des soins gratuits aux les enfants de 0-à 15 ans, des femmes enceintes, fait la prise en charge des urgences obstétricales, des victimes de violences sexuelles ; MSF fait également la consultation santé mentale, la référence des patients grave pour une prise en charge, déploie des cliniques mobiles et implémente des activités communautaires dans les zones rurales très éloignées, difficiles d´accès afin d´assister des habitants vivant dans des conditions précaires à cause des violences.
Ismael Bagoudou