Programme de renforcement du journalisme d’investigation au Sahel: une 3è Table ronde des acteurs prône une synergie d’actions médias-société civile pour la bonne gouvernance

Afrique Niger

La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) et l’ONG International Media Support (IMS) ont organisé hier jeudi 16 janvier 2021 à Niamey, la 3è Table ronde avec les acteurs de la société civile et les représentants de l’Etat. C’est dans le cadre du programme « renforcer le journalisme d’investigation au Sahel 4è phase », en présence du Secrétaire général du ministère de la communication représentant du ministre, des représentants de l’IMS et de la CENOZO, des professionnels des médias et acteurs de la société civile.

(Les Échos du Niger 17 déc)Promouvoir le journalisme d’investigation, à travers la formation, le soutien éditorial, l’édition légale et la publication d’enquêtes de qualité pour le bonheur des auditeurs et lecteurs. C’est l’objectif visé par le programme « renforcer le journalisme d’investigation au Sahel » qui est à sa 4è phase. C’était l’occasion pour les journalistes, les acteurs de la société civile, l’Etat et les partenaires de faire le point sur les acquis et les difficultés rencontrées durant le déroulement de ce programme au Burkina-Faso, Mali et Niger. Représentant l’IMS à cette table ronde, Djibril Saidou est revenu sur son objectif à savoir : « permettre aux journalistes d’échanger directement avec les acteurs de la société civile et les décideurs publics sur l’impact du journalisme d’investigation sur la bonne gouvernance, la culture de la redevabilité et la lutte contre l’impunité au Sahel ». Dans la pratique, le programme a priorisé trois (3) principales pistes que sont le renforcement de capacités des radios et clubs d’écoute de la zone Liptako-Gourma, la professionnalisation des journalistes et le journalisme d’enquête au Sahel puis la création d’un réseau sous-régional avec les professionnels des médias et les organisations régionales et internationales travaillant avec les médias et le développement au Sahel.

Quatre ans après, le programme a permis d’aboutir à des résultats probants et irréversibles. En effet, « Durant 04 années d’exécution, la Cellule aura formé près de 230 journalistes issus des 03 pays, et elle a soutenu le développement ainsi que la diffusion d’environ 80 enquêtes journalistiques, tout en facilitant la participation de journalistes du Sahel à de grands rendez-vous de partages et d’apprentissage au niveau africain et mondial » a déclaré le représentant de l’IMS. Selon, lui, cette table ronde entend faciliter un rapprochement des acteurs des médias et de la société pour des actions concertées susceptibles de faciliter le succès de leur engagement respectifs au service de la bonne gouvernance. « L’une des ambitions de cet exercice est, mettre en route un cadre de concertations entre journalistes d’investigation de l’Afrique de l’Ouest, société civile ouest-africaine et internationale et organisations d’appui aux médias et à la bonne gouvernance à travers la Conférence ouest-africaine du journalisme d’investigation » a-t-il précisé. Ainsi, durant les assises, les journalistes ont dressé une liste d’obstacles essuyés durant les travaux de terrain notamment les difficultés d’accès à l’information. Ensemble avec les acteurs de la société civile et les représentants de l’Etat, ils ont exploré les possibilités de collaborations pour des conditions de travail plus aisées. Ceci permettra en retour d’impacter le quotidien des populations à travers des plaidoiries pour une bonne justice, la lutte contre la corruption, la promotion de la bonne gouvernance et les services sociaux. A en croire Isabelle Otchoumaré, chargée de programme de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) ; « La collaboration entre journalistes et experts issus de la société civile est une nécessité. Et la CENOZO ambitionne être véritablement le relais entre ces deux mondes à travers un mécanisme qui va favoriser la participation des journalistes aux grandes rencontres ouest-africaines et internationales d’experts sur des questions d’intérêt, comme la lutte contre la corruption, la lutte contre le crime organisé, le terrorisme, les droits humains et les crimes environnementaux ». Elle a reconnu et salué les retombées du programme, « une communauté de journalistes d’investigation, bien formés et produisant régulièrement des investigations, est née dans cette partie de l’Afrique » a-t-elle témoigné.

Un résultat qui n’aurait été possible sans les mesures d’accompagnement du gouvernement qui y a contribué à travers des conditions favorables à l’expression de la liberté de presse surtout. A titre illustratif, Abdoulaye Coulibaly, secrétaire général du ministère de la communication représentant le ministre a cité la déclaration de la table de la montagne, la dépénalisation des délits par voie de presse, la loi sur l’accès aux sources d’informations et autres. Selon lui, l’Etat s’investit à sa manière à encourager l’investigation journalistique. Dans ce sens, il entend maintenir le cap, et c’est là l’assurance du représentant du ministre à l’assistance qui a souhaité que cette table ronde accouche de recommandations nécessaires au plein épanouissement des journalistes notamment dans la conduite des sujets d’investigation, gage de productions de qualité au service de la conscience collective, gage de bonne gouvernance et d’un développement de qualité pour tous.

La Rédaction

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