
La dictature égyptienne bénéficierait de la couverture de la France. C’est du moins la quintessence d’une publication, “Les Mémos de la terreur” divulguée par le site d’investigation Disclose cette semaine. Des révélations qui évoquent comment l’Égypte d’Abdel-Fattah Al-Sissi,depuis cinq années maintenant, détourne des dispositifs antiterroristes procurés par la France pour exterminer des civils soupçonnés de contrebande.
(Les Échos du Niger 23 Nov) La mission de renseignement française “Sirli”, mise en place en février 2016 par la France en Egypte dans le cadre de la lutte antiterroriste, a été dévoyée par Abdel-Fattah Al-Sissi et ses hommes. “En principe, la mission (…) consiste à scruter le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye”, mais les dispositifs antiterrorismes de la France en Egypte se sont révéléun outil d’extermination de la population égyptienne. Meurtres de civils, surveillance de masse, c’est le quotidien de la population égyptienne ; et la France est indexée. Le site d’information n’a pas hésité à accuser la France de complicité sachant qu’elle offre son parapluie à l’Egypte. Cette métropole, renseigne l’enquête de Disclose, fournit des renseignements aux autorités égyptiennes en vue de l’aider à détecter les djihadistes. Malheureusement, cette aide est détournée et utilisée contre des trafiquants à la frontière égypto-libyenne. C’est la conclusion à laquelle a abouti le site d’information et d’investigation Disclose qui a exploité “des centaines de documents secrets issus du plus haut sommet de l’État”, pendant plusieurs années de fouilles. Selon Disclose, la mission de renseignement est au service d’informations pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés. « Les opérations sont conduites avec un avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR) mis à disposition par bail par la Direction du renseignement militaire (DRM) de l’Etat français », a renseigné Disclose, spécialisé dans les révélations embarrassantes pour les armées françaises. « Théoriquement, les données recueillies devraient faire l’objet de recoupements afin d’évaluer la réalité de la menace et l’identité des suspects. Mais très vite, les membres de l’équipe comprennent que les renseignements fournis aux Egyptiens sont utilisés pour tuer des civils soupçonnés de contrebande.

Une dérive dont ils vont alerter leur hiérarchie à intervalles réguliers », a explicité le média en ligne, qui rapporte une série de bavures. Ainsi, « les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018 », rapporte Disclose qui a accédé à une documentation. Une véritable dérive sur laquelle la DRM et l’armée française ont finit par avoir elles-mêmes des inquiétudes. Selon Disclose, Dans une note transmise à la présidence française le 23 novembre 2017, « par manque de moyens de surveillance, l’identification des pick-up ne peut être effectuée sans autre élément d’appréciation que le survol initial dont ils ont fait l’objet. Aussi, l’identification de certains véhicules et les frappes d’interdiction qui en découlent pourraient être soumises à caution »,a pu lire le média. Ce qui a fait réagir Florence Parly, ministre française des Armées, le dimanche 21 novembre 2021. Plus tôt, précisément, le22 janvier 2019, une correspondance adressée à la ministre des Armées, Florence Parly, avant une visite officielle en Egypte avec le président français Emmanuel Macron, a signalé «des cas avérés de destruction d’objectifs détectés par l’aéronef » français.

En clair, dans ladite correspondance, des doutes ont été portés sur l’outil de ciblage mis à disposition par la France.« Il est important de rappeler au partenaire que l’ALSR n’est pas un outil de ciblage ». Pourtant, aucun accord ne sera signé ni la mission remise en cause, assure Disclose, qui affirme que “l’armée française est toujours déployée dans le désert égyptien”. Au-delà de simples soupçons, des faits plausibles renforcent le rôle combien rusé joué par le France en Egypte. A preuve, l’Egypte ferait partie des destinataires d’équipements militaires français. Les épisodes de la vente de chasseurs Rafale, d’une frégate, de quatre corvettes et de deux porte-hélicoptères Mistral intervenu entre 2014 et 2016 sous le règne présidentiel d’Abdel Fattah al-Sissi restent évocateurs. Cela témoigne du complot ourdi contre le peuple égyptien avec la complicité de la France qui, en dépit des carnages cautionnés par Abdel Fattah al-Sissi dans un contexte de violation flagrant et sans vergogne des droits éléments de l’homme, ne s’est empêchée de lui attribuer la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction honorifique française, ce qui a d’ailleurs suscité l’indignation de plusieurs ONG et organismes qui font dans la défense des droits humains.
La Rédaction