Bazoum, président hors-la-loi, agent double

Editorial Niger Politique

L’affaire de la tentative d’évasion de l’ex-président nigérien, Mohamed Bazoum, révélée par le Procureur général près de la Cour d’Appel de Niamey, M. Salissou Chaibou, est un scénario qui, par son audace et sa perfidie, heurte la conscience de tout citoyen épris de justice et de probité. Ce récit, aux allures de thriller politique, révèle l’ampleur d’un plan d’évasion d’une audace révoltante.

Bazoum Mohamed, autrefois président de la République, s’est mué en conspirateur contre son propre pays. Le stratagème dévoilé, d’une sophistication inouïe, trahit non seulement un esprit retors, mais également un mépris abyssal pour les principes de la démocratie et de l’Etat de droit. Le niveau de planification, de la mobilisation des complices à l’espionnage, en passant par l’identification de points d’exfiltration, démontre une préparation digne d’un film d’espionnage, mais dont les conséquences auraient pu ébranler les fondements même de la République.

La découverte des sommes astronomiques d’argent et des biens précieux dans sa résidence ajoute au tableau un éclat sinistre de cupidité. Ce spectacle de richesse obscène constitue un affront direct à un peuple confronté aux rigueurs de la vie quotidienne. La destruction délibérée de téléphones portables laisse supposée une tentative désespérée d’effacer des traces, signe d’une culpabilité accablante.

La portée de cette trahison dépasse la personne de Bazoum Mohamed ; elle érode la confiance dans l’ensemble du système politique. Comment un homme investi de la plus haute fonction de l’Etat a-t-il pu se complaire dans une entreprise aussi suicidaire ? Cet acte ne relève pas seulement de l’illégalité, mais trahit une désinvolture morale, un mépris pour les principes démocratiques et ébranle la foi du peuple en ses dirigeants.

En conclusion, l’épisode Bazoum Mohamed n’est pas simplement l’histoire d’une évasion manquée ; c’est un miroir reflétant les failles de nos institutions. C’est une leçon amère sur les dangers du pouvoir qui, lorsqu’il est corrompu et dévoyé, peut devenir une arme contre le peuple. Elle nous rappelle, avec une sévérité glaciale, que la grandeur d’un leader se mesure non seulement à son aptitude à diriger, mais aussi, et surtout, à sa capacité de respecter et de servir avec honnêteté et dignité ceux qu’il a juré de représenter. La conduite de Bazoum Mohamed restera dans l’histoire comme un exemple édifiant de ce qu’un dirigeant ne devrait jamais devenir. 

Soumana I. Maiga (édito, l’enquêteur du mercredi 1er novembre 2023)

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