Madame Aïchatou Boulama Kané, l’attitude que vous manifestez suite à l’annonce du CNSP est, pour le moins, troublante. Vous avez choisi de défier une décision pourtant claire, en persistant dans votre rôle d’ambassadrice d’un président désormais évincé, en dépit du changement de régime au Niger. Vous vous cramponnez à une réalité qui a été réorientée par le cours de l’histoire, démontrant ainsi un manque de discernement inquiétant. Il est indéniable que vous avez servi sous l’ex président Mohamed Bazoum, mais l’irruption d’un nouvel ordre politique modifie la donne. Votre attachement inflexible à la présidence précédente démontre un manque de loyauté envers le Niger et ses citoyens. Les ambassadeurs sont des représentants de leur nation, pas des individus particuliers au pouvoir.
“Madame l’ambassadrice, la diplomatie exige de la flexibilité et une adaptation aux circonstances changeantes“…
De plus, le défi que vous lancez aux autorités actuelles du Niger n’est pas sans conséquences. En refusant d’accepter leur décision, vous risquez de compromettre les relations diplomatiques entre la France et le Niger, et potentiellement d’exposer notre pays à des tensions internationales inutiles. Quant à votre affirmation selon laquelle le CNSP est un “pouvoir illégitime”, il est important de rappeler que la légitimité d’un gouvernement est déterminée par sa capacité à maintenir la paix, à administrer la justice et à assurer le bien-être de ses citoyens. Le CNSP a pris le pouvoir à un moment critique, il est donc nécessaire d’attendre et voir s’il peut accomplir ces tâches avant de porter un jugement définitif.
Madame l’ambassadrice, la diplomatie exige de la flexibilité et une adaptation aux circonstances changeantes. Il est temps de vous adapter à la réalité, plutôt que de vous enfermer dans le passé. Une remise en question de votre position et une adhésion au nouvel ordre politique pourraient bien être dans le meilleur intérêt du Niger.
Soumana Idrissa Maïga (Quotidien L’Enquêteur)