Avant l’indépendance du Niger, la journée du 14 juillet était célébrée sous une pluie torrentielle, dans le chef-lieu du gouvernorat, les chefs-lieux de cercles, sous les regards souriants respectivement, d’une part, du gouverneur et de ses collaborateurs, et d’autre part, des commandants des cercles et leurs plus proches collaborateurs à l’intérieur du pays. Un défilé, des gardes cercles, des militaires français , des anciens combattants, des élèves, des cavaliers et des chameliers qui accompagnaient les chefs traditionnels , etc. , devant les autorités coloniales, était organisé., c’était des souvenirs du bon vieux temps pour certains et de mauvais vieux temps pour d’autres .
En outre, des jeux et danses traditionnels étaient au rendez-vous, récompensés par des prix, entre autres, on peut citer, les danses, des invulnérables gardes des chefs traditionnels, des coiffeurs traditionnels, des bouchers traditionnels , de la course des ânes, de la course dans des sacs, la marche à compétition des jeunes filles avec des œufs dans des cuillères, la lutte traditionnelle, la boxe traditionnelle , la casse des petits canaris avec des yeux bandés, certains chanceux gagnaient des canards, des pigeons , les moins chanceux se retrouvaient avec des charognards dans les canaris cassés, ça faisait rire et amusait les colons ! Cette fête 🥳 était affectueusement appelée ” fête de zouloué” par nos concitoyens lambdas analphabètes. Il y avait des fonctionnaires coloniaux, des auxiliaires de l’administration coloniale et des indigènes. Avec les indépendances politiques des pays africains, les journées, de 3 août et de 18 décembre avaient remplacé la ” fête 🥳 de zouloué ” autrement dit la fête du 14 juillet.
Depuis lors chaque journée de 3 août est célébrée sous la pluie, ce qui avait amené les autorités politiques du régime de PPN/ RDA à organiser les plantations des arbres à l’occasion de chaque fête de l’indépendance, pour lutter contre la désertification. Le régime d’exception du général Seini Kountché, tombeur du régime de PPN/RDA, avait continué la tradition et l’avait baptisée fête de l’arbre. Le 14 juillet, c’était les souvenirs du bon vieux temps et du mauvais vieux temps selon les cas, de l’époque coloniale. Nous n’oublierons jamais la colonisation, surtout ses travaux forcés et ses crimes contre l’humanité. Nous tournons la page mais nous ne la déchirons pas. À l’occasion de la fête du 14 juillet 2023, nous présentons nos meilleurs vœux, de bonne fête, du bonheur, du courage et de la paix sociale au peuple souverain de la France en lutte pour des lendemains meilleurs. C’est l’Afrique qui gagne !
Isssoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.