(EDN 6 juillet) À compter de ce 5 juillet, le Niger n’est plus le pays avec le SMIG le plus faible des zones UEMOA et CEMAC comparées. Cette place est désormais occupée par le Mali (SMIG à 40 000 FCFA) et la Centrafrique (SMIG à 36 000 FCFA). L’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs vient d’annoncer au cours d’un point de presse hier mercredi 05 juillet 2023 le rehaussement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ou SMIG au Niger. Celui-ci passe de 30.047 FCFA à 42.000 FCFA, soit une augmentation de 11.953 FCFA, ce qui correspond à 39,78%.
Le secrétaire général de l’USTP, Mamane Saliya Ibrahim a rappelé que cette hausse est le fruit des revendications menées par les organisations syndicales dans le but d’améliorer la qualité de vie des travailleurs et de la population en général. « À travers le monde, des progrès sont en train d’être accomplis dans tous les domaines pour trouver des mécanismes d’ajustement du SMIG » a-t-il déclaré.
Néanmoins, cette mesure n’est pas destinée à prendre effet immédiatement. Les employeurs ne seront tenus de respecter les nouvelles dispositions qu’à compter du 1er janvier 2024. « Il faut noter que le délai pris par le gouvernement permettra à l’Etat de revoir la grille salariale appliquée aux auxiliaires pour leur prise en compte dans le cadre de cette valorisation du SMIG », a précisé le secrétaire général.
Si cette décision est à saluer, le plus grand reste à faire. L’État devra d’une part se donner les moyens de faire respecter cette augmentation du SMIG. Dans une économie fortement informelle, ce défi est loin d’être gagné mais d’avance. Mais, ce n’est pas tout, avec l’augmentation du coût de vie, de nombreux doutes subsistent sur l’opportunité de ce nouveau SMIG.
En d’autres termes, est-ce qu’avec le coût de vie actuelle, 42 000 FCFA seront suffisant pour permettre à un foyer nigérien de faire face aux différentes dépenses sur une période de 30 jours ? Sans aucun doute, la réponse à cette question est non. II faudra plus d’efforts et des augmentations plus importantes pour permettre au travailleur nigérien de vivre dans des conditions décentes et appropriées. Le moins qu’on puisse dire c’est que le plus dur reste à faire.
Mawulolo Ahlijah