(EDN 24 juin) Plusieurs organisations internationales ainsi que des professionnels du livre nigériens ont vivement réagi à l’attribution d’un marché public à la grande maison d’édition française, Hachette, membre du groupe Hâtier. Ce marché qui est le résultat d’une entente directe pour l’acquisition de manuels scolaires et des guides de mathématiques et de français n’a pas respecté les règles en la matière. Les libraires, éditeurs et éditrices du Niger, membres de l’Association internationale des libraires francophones (AILF), de l’Association d’éditeurs d’Afrique francophone subsaharienne, de Madagascar et de l’Ile Maurice (Afrilivres) et de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (AIEI) ont dit constater avec regret que ce marché public a été attribué dans ces conditions, sans appel d’offre. Le montant de ce marché est dépasse les 700 millions de francs CFA. Les chiffres précis font état de 727.463.033 Francs CFA hors taxe. Pour les éditeurs africains, les règles communes de transparence des appels d’offres ont été violés et les éditeurs nationaux ou africains capables de faire un travail de qualité similaire ont été lésés. Dans un communiqué signé par plus de 1000 éditeurs africains, il est rappelé « aux pouvoirs publics et aux grands groupes éditoriaux que la prédation des marchés scolaires par des groupes étrangers est un frein majeur au développement d’un écosystème du livre dans les pays et assèche l’économie locale. L’attribution des marchés du livre scolaire aux maisons d’édition locales et la vente de livres scolaires par les librairies locales est vitale pour l’ensemble de la filière du livre et plus largement pour la préservation et le renforcement de la bibliodiversité » .Notons que le groupe Hachette se voit régulièrement attribué des marchés relative à la réalisation des livres scolaires dans d’autres pays d’Afrique.
Mawulolo Ahlijah
