(EDN 21 févier) Lecommissaire du gouvernement nigérien, le général Abou Tarka, vient de demander entre deux et trente ans de prison contre les personnes impliquées dans les tentatives de coup d’État qui a eu lieu 48 heures avant l’investiture du nouveau président élu Mohamed Bazoum. Cette demande intervient à l’issue d’un procès-fleuve au cours duquel les avocats des parties accusés ont nié en bloc toutes les accusations.
Le procès qui a duré 28 jours s’est déroulé dans l’enceinte du camp de la gendarmerie. Sur le banc des accusés, on pouvait compter 58 personnes, principalement des militaires. Il leur est reproché d’avoir tenté de renverser l’ex-président Mahamadou Issoufou 48 heures avant qu’il ne passe le flambeau à Mohamed Bazoum.
Le commissaire du gouvernement qui croit dur comme fer que la démocratie nigérienne avait été mise en péril ce jour s’en est violemment pris aux présumés putschistes lors de son intervention. Il les a notamment selon le média RFI traité de « “groupe d’officiers inconscients des graves dangers qui menacent le pays en conspirant contre l’État. Ils ont trahi le peuple en retournant les armes payées sur l’impôt des Nigériens contre des dirigeants élus. Ils ont franchi le Rubicon ».
Malgré son éloquence, le général Abou Tarka n’a pas pu convaincre les avocats qui ont trouvé que sa logique était fragile. Pendant 48 heures, les 20 avocats qui défendaient les accusés ont indiqué que cette tentative de coup d’État n’était rien d’autre qu’une farce organisée dans le seul but de neutraliser des militaires gênants.
Le jugement de ce procès qui laisse une bonne partie de la population sceptique est mis en délibéré pour le 24 février prochain.
Mawulolo Ahlijah