Niger : L’un des plus farouches opposants à la présence militaire française incarcéré

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(EDN 26 janvier)Abdoulaye Seydou, coordonnateur du Mouvement nigérien M62, opposants farouche à la présence militaire française au Niger a été incarcéré pour complicité d’incendie depuis le lundi 23 janvier. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés sur un site d’orpaillage et seraient liés à une attaque terroriste vers la fin octobre 2022. C’est du moins ce qu’indique le parquet de Niamey.
Mais, ce n’est pas la seule chose que la justice reproche à l’activiste. Il était déjà poursuivi pour présomption de production et diffusion de données de nature à troubler l’ordre public. Selon les mots du procureur de la République, Chaïbou Moussa.
Le mouvement M62 qu’Abdoulaye Seydou dirige avait accusé l’armée nigérienne d’avoir massacré des populations civiles en représailles à une attaque terroriste survenue le 24 octobre 2022 contre un site d’orpaillage situé à Tamou à proximité de la frontière avec le Burkina Faso.
Selon le procureur, une enquête menée par la police a conclu que des individus non identifiés s’étaient rendus sur le site d’orpaillage pour mettre le feu à des commerces et des hangars qui servaient d’habitation. Le but de ces actes criminels était d’aboutir toujours selon le procureur à la fabrication de fausses preuves pour corroborer les accusations émises par le M62.
Falmata Taya, une collaboratrice d’Abdoulaye Seydou, réfute ses accusations. Elle admet que les membres du M62 sont allés à Tamou deux jours après l’attaque terroriste dans l’unique but de vérifier les faits. Pour beaucoup de Nigériens, cette arrestation serait motivée par des raisons politiques. Le dénouement de ce procès est attendu avec impatience.
Rappelons que selon les dires du ministère nigérien de la Défense, l’armée avait opéré le 24 octobre 2022 une riposte aérienne dans la localité de Tamou suite au décès de deux policiers dans une attaque terroriste. Le bilan officiel avait fait état de 7 assaillants tués et de 24 blessés. Ce bilan avait été contesté par les partis de l’opposition et des organisations de la société civile qui avaient affirmé que les frappes avaient fait beaucoup plus de victimes notamment parmi les populations civiles.

Mawulolo Ahlijah