Prolongation de l’âge à la retraite au Niger : les jeunes de nouveau délaissés

Actualité Gouvernance

Au Niger, les fonctionnaires de l’État partent en retraite à l’âge de 60 ans. A l’issue d’une rencontre avec le chef de l’Etat Mohamed Bazoum et les Centrales Syndicales, le SG de la CDTN a indiqué que le Président de la République leur a annoncé son intention de rehausser l’âge de la retraite au Niger. Depuis quelques années, la question sur le prolongement de l’âge de la retraite est un sujet qui retient l’attention des citoyens nigériens notamment les jeunes diplômés en quête d’emploi. Beaucoup se posent la question de savoir pourquoi prolonger l’âge de la retraite à 62 ans ?  La jeunesse a-t-elle à gagner dans cette perspective ?

Pour partir à la retraite à la fonction publique, un agent devrait avoir 60 ans d’âges. De plus, il a droit à un contrat de deux ans renouvelable une seule fois avec son institution selon les dispositifs du code du travail du Niger. Cela a suscité beaucoup de polémique au niveau de la jeunesse qui représente environ 75% de la population et dont une grande partie est sans emploi. Une situation qu’il faut prendre en compte lorsqu’on veut prolonger l’âge de la retraite au vu du nombre important de diplômés et de la limite d’âge pour l’intégration de la fonction publique.

De nos jours, il est difficile pour beaucoup de jeunes diplômés de bénéficier ne serait-ce que d’un stage pour se former. A chaque appel d’offre, il est demandé à ces jeunes une expérience acquise dans le domaine ce qui ne facilite pas l’accès à un emploi descend vu le manque d’expérience. Si le marché de l’emploi est verrouillé, c’est parce que de nos jours chercher du travail surtout dans la fonction publique est devenu un calvaire.  Alors, il convient de se demander si en plus du faible taux de recrutement à la fonction publique, le fait de prolonger l’âge de la retraite à 62 ans ne constitue pas un frein à l’intégration des jeunes à la fonction publique.

Jeunes migrants

Cela pose une inquiétude, car quand on analyse la pyramide des agents de la fonction publique nigérienne, on s’aperçoit que la tranche d’âge des agents qui donnent des résultats appréciables, est essentiellement constituée des agents dont l’âge varie entre 50 ans et 60 ans. De nos jours, la plupart des jeunes cadres font face à un manque d’expérience requise et la compétence nécessaire pour donner des résultats attendus, ce qui est la résultante d’un manque crucial d’encadrement.

Une doléance des centrales syndicales en passe de trouver satisfaction …

Dans la soirée du jeudi 19 janvier 2023, le Président de la République, Chef de l’État, Mohamed Bazoum, a reçu les responsables des cinq centrales syndicales représentatives du Niger (CDTN, CNT, CGSL, USTN et USPT) sur les principales préoccupations des travailleurs au Niger.

Rencontre PRN et centrales syndicales

Les discussions de cette rencontre ont porté sur les préoccupations des travailleurs nigérien notamment : l’harmonisation du régime indemnitaire des agents de l’État, le paiement des incidences financières liées aux avancements et aux reclassements, l’indemnité spéciale de départ à la retraite, la mensualisation de la pension (qui débutera à partir de janvier 2023), le recrutement des contractuels, le rehaussement du SMIG et le rehaussement de l’âge de la retraite. Évoqué en divers, le sujet sur le prolongement de l’Age de Retraite est une doléance que nous avions plusieurs fois exposé a rappelé le SG de la CDTN. Et pourtant au même moment la même réforme qui consiste à rehausser l’âge de la retraite, en France a mobilisé les centrales syndicales qui se sont dresser pour faire barrage au projet.

Ainsi, l’âge du départ à la retraite au Niger passe de 60 à 62 ans à la fonction publique. Quoi qu’il en soit, avec un nombre élevé des jeunes diplômés qui attendent le départ à la retraite de certains agents de la fonction publique, le fait de repousser l’âge de la retraite à 62 ans ne sera pas chose avantageux pour la jeunesse Nigérienne.

ABDOUL AZIZ MAMANE Salifou