Affaire Bagri : l’inquiétude chez les organisations paysannes

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(EDN 4 janvier)Après l’arrestation de certains de ses principaux responsables sur fond d’un scandale de corruption, la Banque Agricole du Niger (BAGRI) risque la faillite. Cette banque qui lors de sa création en 2011 a suscité de nombreux espoirs auprès des paysans. Elle leur donnait notamment la possibilité de bénéficier de nombreux services financiers comme les prêts bancaires qu’ils ne pouvaient pas obtenir auprès des banques commerciales de la place.

Cependant, la Bagri  pourrait bien ne plus exister dans les mois qui suivent. Une mission d’inspection instruite par le président Mohamed Bazoum a permis de découvrir un vaste réseau de détournement qui a entraîné la fuite d’une somme d’environ 5 milliards de FCFA.

Pour les organisations paysannes, l’heure est aux inquiétudes. Au micro d’un média allemand Almansour Mohamed, Secrétaire général des associations pastorales du Niger a déclaré qu’ « il y a des producteurs eux-mêmes qui placent leurs argents en quête de crédits. Il y a des partenaires aussi qui contribuent, il y a même l’État. Donc c’est une Banque de développement agricole. Et ce qui vient de se passer ou ce qui se dit par rapport au détournement, c’est une affaire qui risque effectivement de tirer par le bas l’initiative à la base de la création de cette Banque Agricole».

Le président de l’association nigérienne de lutte contre la corruption, Mamane Wada, est tout aussi indigné.  « Cinq milliards de Francs, c’est énorme. Cela veut dire que les gens détournent sans crainte, sans se soucier des intérêts des populations alors que cette Banque intervient dans le domaine agricole. Nous pensons que c’est vraiment un acte criminel.»

La nuit du lundi 2 janvier, les suspects ont été présentés au procureur de la République après une enquête de la PJ qui  aurait conclu un détournement d’environ 5 milliards.

Parmi les prévenus il y’a le Directeur Général de Banque M. Mahaman Lawan Mossi et le Directeur Comptable et financier M. Aboubacar Mayaki qui sont déférés à la prison de Kolo. Deux (2) autres prévenus sont quant à eux incarcérés à la prison de Say et la 5e (une femme) libérée apprend les Échos du Niger.

Les Nigériens attendent impatiemment le dénouement de cette situation.

Mawulolo Ahlijah