L’augmentation du prix du gasoil décidée par le gouvernement et qui a fait grimper les prix dans quasiment tous les secteurs de la vie socio-économiques au Niger continue de déchainer les réactions au front social même après les explications du chef de l’Etat. Le mercredi 10 aout, trois(3) déclarations émanant respectivement de la Coordination Tournons la page (TLP) Niamey, l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) puis le Mouvement Tous pour la République» (TPLR).
Dans la journée d’hier mercredi 10 août 2022, quelques jours après la série de rencontre du président de la République avec les couches sociales du pays à propos l’augmentation du prix du gasoil, elles sont toutes revenues à la charge. Société civile, Organisations syndicales et partis politiques. C’est à la faveur d’assemblées générales extraordinaires assorties de déclaration où la Coordination Tournons la page (TPL) Niamey, l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) puis le Mouvement « Tous pour la République» (TPLR) ont respectivement déploré d’une part la gestion des ressources et entités publiques et ont appelé à une annulation pure et simple de cette décision portant hausse du coût du gasoil. Si selon le Président de la République, la mesure permettrait de voler au secours de la SONIDEP, endettée et confrontée à des difficultés de constitution de fonds de caisse puis de protéger par ailleurs le marché local des clients étrangers venus des pays voisins, l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) y voit de la « duperie ». L’Intersyndicale s’est appuyé sur le cas du Nigéria qui quinze mois durant a dû fermer ses frontières pour protéger son marché local. « Nous sommes convaincus que d’autres voies existent pour protéger le marché intérieur » a expliqué l’ITN dans sa déclaration.

« L’argument consistant à défendre que la hausse du prix du gas-oil, et conséquemment de plusieurs services et denrées, est justifiée par les problèmes de rendement au niveau de la SORAZ et de la SONIDEP parait totalement spécieux et dolosif » estime pour sa part le Mouvement TPLR qui a par ailleurs jugé « fallacieux » l’argument du ministre du commerce sur la situation, et qui a renforcé la fronde sociale. La coordination régionale Tournons La Page Niamey (TLP-Niamey) fait le même constat après avoir décrié la gestion des entités publiques notamment la SORAZ et la SONIDEP dont elle a exigé un audit. Selon la coordination TLP-Niamey, la crise est la conséquence d’une mauvaise gestion avec aujourd’hui des conséquences fâcheuses pour toute la population notamment le bas peuple. L’augmentation subite et infondée du prix du litre de Gas-oil à la pompe alors même qu’aucune explication valable n’est apportée pour justifier une telle décision prise unilatéralement, a eu pour conséquence immédiate une montée en flèche des prix de tous les produits de consommation courante. Or, le pouvoir d’achat des citoyens, ni des salariés n’a fait l’objet d’aucune amélioration significative depuis ces onze dernières années de gouvernance chaotique de la renaissance croit savoir la coordination TPL-Niamey. Décriant la cherté de la vie, la coordination régionale Niamey TLP a invité le gouvernement à la « renonciation immédiate et sans condition à la décision portant augmentation du prix du litre du gasoil ».

En enjoignant à cette situation les dégâts liés à la crise sécuritaire, la coordination a dressé une plateforme revendicative en neuf points qui prend en compte la gestion de la cherté de la vie, de la sécurité, la gouvernance puis les inondations. Elle a appelé les populations à défendre par tous les moyens leurs droits déjà, en répondant au rendez-vous de manifestation pacifique prévue pour le 17 août 2022 par le M62. Dans la même veine, le mouvement TPLR a appelle a proposé « la formation d’une large coalition patriotique (OSC, Partis, Ongs, syndicats, artistes, religieux etc.) en vue de dénoncer les turpitudes de la gestion de notre pays, et de constituer un front républicain de formulation d’alternatives sociales, crédibles et solidaires à même de redonner au Niger de l’espoir »
Des scandales économiques non étrangers à la situation socioéconomiques actuelle du pays…
Dans chacune de leur déclaration, les mouvements politiques et les partenaires sociaux ont remis en cause la gestion pouvoir depuis 11 ans par le parti de la renaissance dont le peuple en paye les frais. A titre illustratif, la coordination régionale TLP a égrainé une série de scandales qui sont par ailleurs les causes de la situation de carence économique actuelle du pays. Il s’agit entre autres, le scandale URANIUM GATE dans lequel l’État du Niger a été grugé à hauteur de 200 milliards de FCFA sans que les conditions ne soient à cette date connues des nigériens, l’affaire Affricard à travers laquelle l’État du Niger a perdu plus de 8 millions d’euros soit un peu plus de 5 milliards dans des conditions très douteuses ; le dossier du passeport diplomatique irrégulièrement délivré à un haut responsable du régime Kadhafi ; le scandale lié aux contours de l’extradition du fils de l’ex guide Libyen Saadi Kadhafi; puis « la scandaleuse gestion du pétrole nigérien aujourd’hui en passe d’être une malédiction pour le peuple nigérien qui doit payer plus cher le litre de carburant à la pompe que dans des pays non exploitants. Sans compter que les retombés tirés de l’exploitation de cet or noir ne profitent véritablement qu’à une poigné d’individus bien connue». Autant de dossiers sur lesquels, le peuple attend d’être éclairé et édifié.

A noter que la question d’insécurité, des inondations ont également préoccupés les partenaires sociaux qui ont exprimé leurs compassions au peuple et aux victimes et appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités pour un mieux-être de tous.
Youssouf Sériba