L’opposition politique et les OSC dénoncent des dysfonctionnements sur la gouvernance, la situation socio-économique et sécuritaire au Niger

Niger

L’opposition politique Nigériennes et les organisations de la société civile ont rendu chacune une déclaration le samedi 08 janvier 2022. Ils ont mis à l’index sur une série de dysfonctionnement et des problèmes de gouvernance notamment la situation politique, socio-économique et sécuritaire depuis une dizaine d’année maintenant.

La coalition CAP2021/ACC/FRC et alliés et la société civile nigérienne lors d’une déclaration faite le samedi 08 janvier, ont déploré la dégradation avancée de la situation politique, socio-économique et surtout sécuritaire au Niger. Elles ont chacune accusé l’Etat qui semble dresser le lit à ces situations peu favorables au développement et à l’unité nationale. Persistance des atteintes aux libertés publiques, politiques et de l’insécurité armée, des attaques répétées assorties de destructions massives de biens, perturbations des activités ; des difficultés majeures pour satisfaire les cinq besoins fondamentaux, corruption et crimes divers avec une justice impuissante … C’est en partie, le tableau peint par les organisations de la société civile et un regroupement de partis politique de l’opposition nigérienne. Ils ont accusé le gouvernement de ne pas jouer convenablement son rôle et d’éroder considérablement la cohésion sociale. Dans les régions de Tillabery, Tahoua, Maradi et Diffa, la situation est plus alarmante et a préoccupé particulièrement les organisations de la société civile. Après avoir témoigné leur solidarité aux victimes des exactions, les organisations de la société civile ont Interpellé le pouvoir public nigérien quant à l’obligation qui lui incombe de prendre toutes les dispositions idoines afin, d’une part d’assurer la sécurité et la protection des populations civiles contre les exactions des groupes armés, et d’autre part de dégager des moyens conséquents pour apporter assistance aux personnes confrontées à l’insécurité alimentaire. Elles ont insisté sur le respect des droits humains et les principes qui encadrent lesdits droits. En rappelant le dossier de détournement de dernier public au Ministère de la défense dans laquelle elles ont fustigé la renonciation par l’État du Niger à sa constitution en partie civile. En effet, elles ont dit toute leur détermination à ne ménager aucun effort pour obtenir la traduction devant la justice de toutes les personnes impliquées dans ce dossier de malversations et détournements des fonds publics alloués au secteur de la défense et de la sécurité ; deux secteur qui se trouvent très éprouvés depuis quelques années. En ce qui concerne la promotion de la paix, la société civile nigérienne a invité les pouvoirs publics et tous les acteurs sociaux et politiques à créer les conditions non seulement d’une concertation nationale inclusive autour des questions de paix et de sécurité dans l’espace sahélien, mais aussi d’une sortie de la crise en cours par la voie du dialogue. Ainsi, elles ont lancé un appel pour une plus grande mobilisation à l’occasion 23 Janvier 2022 sur toute l’étendue du territoire national, à travers des initiatives locales diverses allant des manifestations pacifiques de rue, à des conférences publiques, et des journées de réflexion sur des thématiques relatives à la situation socioéconomique, sécuritaire et politique au Niger. Pour ce qui est de la crise alimentaire, ils ont pu établir le lien avec la contre-performance notée dans le secteur agricole et ont invité à procéder à un inventaire pour une meilleure riposte. « Il n’est que temps de procéder à une évaluation exhaustive et véridique de la situation agricole, pastorale et hydraulique afin que non seulement des conditions réelles de soutien puissent être apportées aux populations concernées mais également de créer les conditions d’une sécurisation de ces zones » croient-il savoir.

Détérioration des acquis démocratiques et de la vie politique…

Les partis politiques dans le cadre de l’animation de la vie politique ont porté de sévères critiques sur la vie politique au Niger ces onze dernières années. Ils ont dénoncé une compromission du vivre ensemble et surtout, un holdup électoral lors des échéances de février 2021. « Onze années caractérisées par un recul marqué dans les domaines clés de la sécurité, de la fracture sociale, du respect des principes et règles de bonne gouvernance, d’Etat de droit, d’équité, de justice et des libertés individuelles et collectives. S’y ajoute la honteuse et triste usurpation des résultats de toutes les élections qu’ils ont organisées et particulièrement de l’élection présidentielle de février 2021 dont les conséquences continuent d’entretenir et d’amplifier une crise politique postélectorale sans précèdent dans notre pays » ont-ils diagnostiqué avant de souligner: « Les nigériens demeurent plus que jamais divisés. L’injustice, l’iniquité et l’acharnement politique sont le lot quotidien pour les militants de l’Opposition et les acteurs de la société civile ». Ils ont déploré le non-respect de la séparation des pouvoir avec l’immiscions fréquente du pouvoir politique dans le judicaire et de nombreux citoyens notamment des personnalités politique et de la société civile « indument gardés en prison ». Cela a favorisé tout de même l’impunité et encense la corruption. Le cas le plus connu est celui de détournement de plusieurs milliards de FCFA au ministère de la défense avec des rebondissements à noyer la rocambolesque. A propos, « après un premier constat de 76 milliards de l’Inspection des armées ramené à 48 milliards par les services du cabinet du Président de la République, puis 12 milliards par l’Agence judiciaire de l’Etat et finalement blanchis par le gouvernement à travers son désistement en tant que partie civile, via l’AJE » a rapporté l’opposition politique. Et pourtant, des citoyens cités dans des affaires sont poursuivis tous les jours sans qu’on ait parvenu encore la moindre preuve contre eux. Le gouvernement se trouve donc plus préoccupé par des règlements de compte laissant carrément les populations en proie au terrorisme et à l’insécurité. C’est pourquoi, les partis d’opposition ont rejeté l’ordonnance du Doyen des juges d’instruction qui tend à soustraire les barons du régime dans la scandaleuse et criminelle affaire de détournements des fonds destinés à l’équipement des Forces de Défense et de Sécurité. Cette situation sécuritaire n’arrange non plus la souveraineté de l’Etat et du pays selon l’opposition qui a dénoncé : « aujourd’hui, c’est l’existence même de l’Etat qui est dangereusement menacée par : L’installation désordonnée de forces armées étrangères sur notre sol en violation flagrante des dispositions de la loi fondamentale, faisant du Niger un véritable protectorat ». En plus de cela, l’opposition a souligné « des accointances suspectées, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, entre les barons du régime et les trafiquants de drogues qui sont en train de transformer le Niger en un narco-Etat ». Face à ces fléaux, les forces politiques de l’opposition ont préconisé le renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale. « C’est l’occasion pour nous de rappeler de nouveau qu’aucune Nation au monde n’a vaincu l’insécurité sans créer les conditions d’unité et de cohésion fortes en son sein » ont déclaré les partis d’opposition. Quant aux agissements qu’ils jugent suicidaires à la démocratie, ils ont appelé à une résistance citoyenne. Pour sa part, la Coalition CAP2021, ACC, FRC et Alliés s’est engagée à demeurer dans l’action en vue de restaurer le respect de la souveraineté nationale ; la préservation et la protection de l’intégrité territoriale ; la défense de la démocratie, des valeurs et principes de la République, de l’Etat de droit et des droits humains ; le respect des règles et principes de bonne gouvernance; le respect des libertés individuelles et collectives; l’accès équitable pour tous les citoyens aux biens et services publics; une justice accessible et équitable pour tous ; la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes, la préservation et le renforcement de l’unité et la solidarité nationale, le renforcement de l’unité africaine et de l’émancipation du continent et le respect des vrais résultats sortis des urnes sur desquels, la CEDEAO déjà saisie, se prononcera le 1 février 2022. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, « Il n’est que temps de procéder à une évaluation exhaustive et véridique de la situation agricole, pastorale et hydraulique afin que non seulement des conditions réelles de soutien puissent être apportées aux populations concernées mais également de créer les conditions d’une sécurisation de ces zones » a exhorté l’opposition politique. Elle a également fustigé la volonté du pouvoir à systématiquement empêcher tout meeting et manifestation pacifique, la séquestration des détenus politiques et a exigé la remise en liberté sans condition de tous les détenus politiques et d’opinion. L’assassinat des trois jeunes de Tera n’est pas du reste et ils ont appelé le gouvernement à faire toute la lumière en ce qui concerne cette affaire. Enfin, ils ont souhaité voir une mobilisation générale du peuple qui doit réclamer ses droits en faisant aboutir dans l’unité le combat engagé. Il faut signaler que Notre Cause Commune (NCC) ; ANCDDH ; TOURNONS LA PAGE NIGER (TLP) ; Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB –NIGER) ; Agir pour être ; Alternative Espaces Citoyens (AEC); Réseau Nigérien Anti-corruption (RENAC); Alliance Pour la Paix et la Sécurité (APAISE/NIGER) ; Mouvement des Jeunes Républicains (MJR) ; Comité de Réflexion et d’Orientation Indépendant pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques (CROISADE) ; Mouvement Nigérien pour la promotion des peuples et de la démocratie (MNPD) sont les acteurs de la société civile qui ont pris le lead de cette défense du peuple.

La Redaction