
Par Youssouf Sériba
Les hautes fonctions judiciaires au Niger sont quasi-exclusivement occupées par les hommes, s’est plaint ce samedi, Gogé Maimouna Gazibo, coordinatrice de l’Ong chronique Juridique, à l’occasion d’un atelier de réflexion sur la problématique de l’insuffisance des femmes magistrates dans les hautes fonctions judiciaires au Niger. Cet atelier était organisé avec le soutien de la mission EUCAP Sahel sous le parrainage du ministère de la justice. « Sur 10 tribunaux de grandes instances, c’est 10 hommes à la tête, 10 présidents (hommes) et 10 procureurs généraux (hommes) ; sur les 3 cours d’appel que compte le Niger, c’est 3 présidents (hommes) et 3 procureurs généraux (hommes) », constate la gardienne des droits humains au Niger. Pour corriger cette entorse à la loi sur le quota dans le domaine judiciaire, Chronique juridique dit avoir initié des actions visant à encourager les jeunes filles à embrasser la carrière judiciaire. Dans cette optique, une cohorte de 60 jeunes filles parmi les meilleures étudiantes en droit a été formée. Ces étudiantes feront l’objet d’un suivi dans le cadre de leur formation et bénéficieront d’un « coaching pour les examens d’entrée au barreau et à la magistrature », annonce la magistrate Gogé Maimouna Gazibo.

Daouda Nouhou Nafissatou étudiante en 3e année droit public fait partie de la cohorte des 60 étudiantes sélectionnéese, elle ambitionne d’entrer au barreau. Tout comme ses autres camarades de la cohorte, Nafissatou a assisté à la réflexion sur la thématique et durant ces 2 jours , elle dit avoir beaucoup appris. « Aux côtés de ces femmes juristes formidables j’ai appris qu’on pouvait être magistrate, avocate, huissier, Notaire et être une bonne mère et une femme épanoui dans son foyer » indique la jeune juriste. Notons que le Niger compte 456 magistrats en fonction dont seulement 44 femmes.