(Les Echos du Niger 15 déc.) La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest Cedeao a ordonné ce vendredi 15 décembre la remise en liberté immédiate et sans condition de l’ex président Mohamed Bazoum, renversée par un coup d’État le 26 juillet dernier. La Cour «ordonne au défendeur la mise en liberté immédiate et sans condition de tous les requérants» a affirmé le juge, qui a délibéré à Abuja, la capitale nigériane.
«Le défendeur a violé le droit de l’ex-président à ne pas être détenu arbitrairement», a ajouté le juge. La Cour a également demandé que Mohamed Bazoum soit réinstallé dans ses fonctions. «C’est Mohamed Bazoum qui représente l’État du Niger, il demeure président de la République», a assuré le juge.
«Il y a des droits constitutionnels qui ont été violés ainsi que des droits politiques», a également indiqué la justice de l’espace communautaire.
Cette décision intervient quelques jours après une autre décision dans laquelle, les juges de la Cedeao avaient rejeté les demandes de levées des sanctions imposées par l’organisation communautaire contre le Niger. La cour avait estimé que le CNSP qui avait introduit cette demande n’était pas habilité à introduire cette demande car l’organe chargé de la transition ne pouvait pas être considéré comme un représentant légitime du Niger.
La décision intervient aussi quelques jours après la reconnaissance du coup d’État par la Cedeao et la suspension du Niger des instances de l’organisation. Une médiation est en cours pour libérer l’ancien chef d’État. Mais son retour au pouvoir semble être une chimère.
Notons que c’est à la mi-septembre que le président déchu avait saisi la Cour de justice de la Cedeao pour obtenir sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays. Ses avocats ont publié un communiqué dans lequel ils se sont réjouis de la décision de la Cedeao. Ils entendent tout mettre en œuvre pour son application.
Youssouf Sériba
