Niger : la CEDEAO donne un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel

Actualité Niger

(Échos du Niger 30 juillet) Après la suspension de toutes aides financières décrétées par la France et les menaces de sanctions économiques brandies par les États-Unis, c’est au tour de la CEDEAO, réunit en sommet extraordinaire ce dimanche 30 juillet, de porter un coup dur à la junte qui a pris le pouvoir au Niger depuis bientôt une semaine.

Ainsi, au terme de la réunion, des sanctions ont été décidées. Les dirigeants ouest-africains ont ainsi annoncé la mise en place immédiate d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Niger, la fermeture de toutes les frontières terrestres avec le pays et l’imposition de sanctions financières contre la junte. Ils ont indiqué que la CEDEAO avait une tolérance zéro envers les coups d’État. Les chefs d’État présent à ce sommet ont aussi donné sept jours à la junte pour réintégrer le président Mohamed Bazoum, qui est toujours retenu captif, et a indiqué qu’elle prendrait toutes les mesures pour faire rétablir l’ordre constitutionnel « la CEDEAO prendrait toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre constitutionnel. De telles mesures peuvent inclure le recours à la force. Les chefs militaires doivent se rencontrer immédiatement pour planifier une intervention » peut-on lire dans le communiqué.

Avant cette réunion de la CEDEAO, les nouvelles du Niger ont mis en garde contre toute intervention militaire étrangère. « L’objectif de la réunion de la CEDEAO est d’approuver un plan d’agression contre le Niger par une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec d’autres pays africains non membres de la CEDEAO et certains pays occidentaux. Nous voulons rappeler une fois de plus à la CEDEAO ou à tout autre aventurier notre ferme détermination à défendre notre patrie » a déclaré le porte-parole de la junte, le colonel Amadou Abdramane. Si certains analystes estiment que cette sortie de la CEDEAO est à féliciter, beaucoup d’autres y voient le ridicule et les pitreries d’une organisation moribonde et qui semble inutile.

Beaucoup de citoyens ouest-africains se demandent pourquoi cette organisation n’a jamais mobilisé de forces militaires pour venir en aide aux populations qui séduisent quotidiennement les assauts djihadistes mais parais tout d’un coup très puissante pour réinstaurer des prétendus ordres constitutionnels. Pour l’heure, dans les rues de Niamey, les manifestations de soutient à la junte et de défiance envers la France se poursuivent. A noter que le président de la transition Tchadienne le général Mahamat Idriss Déby Itno invité à la session extraordinaire de la CEDEAO de ce dimanche a été désigné comme médiateur pour la crise au Niger il a été reçu cet après-midi par le numéro 2 di CNSP le général Salifou Mody

Mawulolo Ahlijah/Youssouf Sériba