(EDN 7 juin) Si les mesures prises au cours des cinq dernières années semblaient avoir provoqué la baisse des flux migratoires au Niger, le développement de nouveaux axes par les passeurs est en train de réduire à néant les efforts réalisés. Ainsi, dans une récente sortie, L’Organisation international des migrations (OIM) a indiqué que les flux de populations au Niger sont en hausse de 20% au premier trimestre de l’année 2023 comparé aux trois derniers mois de l’année précédente. Seul 33% de ces flux sont relatifs à des mouvements internes au Niger. Le reste, soit plus de 60 % est transfrontalier. Selon l’organisation onusien, cette hausse s’explique par plusieurs facteurs. En ce qui concerne les mouvements internes, ce sont les sites aurifères artisanaux qui attirent des aventuriers en quête de fortune. De l’autre côté, les flux migratoires externes sont causés par les expulsions de migrants d’Algérie et de Libye. Parmi ces migrants, on trouve principalement des hommes. Seuls 18% sont des femmes et 9% sont des mineurs qui viennent des pays limitrophes. Cette hausse du nombre de migrants qui sont présents ou qui transitent par le Niger n’est pas sans conséquences. Les drames humains sont nombreux. Dans un communiqué en date de ce 5 juin, l’armée nigériane a estimé qu’au moins six migrants avaient trouvé la mort, calcinés dans l’incendie de leur voiture. Le drame s’est produit non loin du poste militaire frontalier de Madama, dans le nord-est du pays, à côté de la frontière libyenne. Les déplacements de ces migrants se font dans des conditions particulièrement difficiles. Toujours selon L’OIM, 528 personnes sont décédées ou sont portées disparues sur cette même période, au Niger, en Algérie et en Libye. Les principales causes de ces décès sont les accidents, la famine ou encore les maladies.
Mawulolo Ahlija