(EDN 7 mai) Les locaux du journal l’Événement du journaliste d’investigation Moussa Aksar sont fermés depuis le lundi 5 mai pour non payement d’impôt. L’impôt en question est en lien avec le bail de l’immeuble ou l’équipe du journal travaille. Cet argument a du mal à passer auprès de la communauté des journalistes qui soupçonne une fermeture pour des motifs politiques. En effet, le directeur du média était soumis à une forte pression de son propre aveu et selon les dires de ses proches depuis qu’il a révélé des affaires de détournements de fonds en lien avec le Ministère de la Défense du Niger. Le journal qui a révélé plusieurs affaires(corruption, flux illicites et trafics de personnes) a cessé de paraître dans les kiosques depuis un peu plus de 5 ans . D’ailleurs, le 12 juin prochain, Moussa Aksar est appelé à comparaître devant le juge d’Appel de Niamey pour des accusations de diffamation en lien avec le dossier du ministère de la Défense. À l’ouest de Niamey, de l’autre côté de la frontière, au Burkina-Faso, c’est un autre journal d’investigation qui porte toutefois le même nom : L’Événement, qui vient aussi d’être fermé pour des motifs similaires.

On reproche également aux responsables de ce média de ne pas être en règle avec les services du fisc. Au pays des hommes intègres, le bureau exécutif national de la Société des Éditeurs de la Presse privée (SEP) a réagi à cette situation. Les membres de cet organe affirment « comprendre la nécessité pour les services des impôts de remplir leurs obligations de collecte de fonds, mais il est difficile de ne pas établir un lien entre les activités du journal d’investigation et sa fermeture soudaine par les autorités fiscales… le journal n’a jamais refusé de s’acquitter de ses obligations fiscales et qu’il était en discussion avec les impôts pour régler progressivement ses dettes ». Le montant du redressement pour ce média s’élève à un peu plus de 20 millions de FCFA. Les journalistes des deux pays demandent la réouverture de ces médias dans les meilleurs délais.
A noter que cette situation intervient au Niger dans une période où nous apprenons de source sûre que le Président de la République Mohamed Bazoum s’apprête à acter la défiscalisation de la presse afin de la rendre plus efficace et beaucoup plus apte à remplir sa mission de veille.
Mawulolo Ahlijah