(EDN 25 mai) Environ 1 an après leurs départs du Mali, 1 500 soldats français continuent d’être déployés au Sahel, notamment au Niger. Décriez par la société civile qui la considère comme un outil du néocolonialisme, cette force traduit une possible volonté de changement de la part de l’Élysée. Désormais, l’opération Barkhane fait partie des registres anciens. On parle plutôt des forces françaises au Sahel.
La semaine passée, les légionnaires parachutistes du 2e REP (Régiment étranger parachutiste) de Calvi ont effectué des sauts aux côtés de leurs camarades nigériens dans le Liptako, une région où sévissent plusieurs groupes terroristes. Cette opération conjointe traduit un changement de taille. Les forces françaises au Sahel sont sous le commandement nigérien contrairement aux soldats de l’ancienne opération barkhane.
Kalla Moutari, ex-ministre nigérien de la Défense se félicite de ce virage « Ils ne se prévalent pas de faire à notre place. Ils viennent en appui dans ce qui manque, à nos propres forces. C’est une véritable coopération qui s’est installée et c’est le fruit de l’expérience passée. Les Français nous apportent la formation, du matériel, nous devons mettre leur présence à profit pour acquérir les moyens de renseignements, afin d’utiliser au mieux la dimension aérienne dont nous ne disposons pas et profiter aussi de leur présence pour former nos forces spéciales. Voilà pourquoi nous faisons appel aux Français, aux Américains, à d’autres nationalités pour accélérer la formation de ces unités, parce qu’il en faut beaucoup. Notre pays est très vaste, les frontières sont poreuses et partout, il y a des menaces. » a-t-il déclaré.
« Il n’y a plus d’opération française au Sahel, il n’y a que celles des Nigériens », déclare de son côté le général Bruno Baratz, commandant du contingent français. « On se met à la disposition du partenaire », indique le colonel Servent.
Si cette rhétorique semble sincère, du côté de la société civile et de certains experts on n’y voit que de la supercherie. Pour les leaders des mouvements ‘’anti-français’’, il s’agit une fois encore de ces duperies dont seuls les occidentaux semblent avoir le secret. Ces derniers continuent de réclamer le départ pur et simple de toutes les forces étrangères du Niger.
L’ancien colonisateur se défend et prétend que le jour du désengagement total de ses troupes n’est plus loin. « D’ici à deux ans, les 50 000 hommes des forces armées nigériennes devraient être suffisamment armés pour assurer, seuls, la sécurité et la stabilité au Niger » indique le général Bruno Baratz.
Mawulolo Ahlijah