Niger : Expulsé depuis l’Algérie, les migrants s’entassent dans le camp d’Assamaka

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(EDN 7 avril) Le centre de transit d’Assamaka, au Niger compte plus de 4 000 migrants  de plusieurs nationalités. On y trouve des Maliens,  des Guinéens, des Ivoiriens, des Nigérians, des Camerounais.  Ces derniers partagent tous un point commun : leur rêve d’un avenir meilleur  en Europe et un destin commun : leur expulsion par les autorités  algériennes.

Chaque semaine, des centaines de migrants franchissent la barrière de ce camp qui est  sous administration de l’organisation internationale pour les migrations.  L’Algérie n’entend pas devenir la nouvelle porte d’entrée des migrants en Europe et a considérablement augmenté ses expulsions à la frontière depuis le début de l’année.

« Les militaires et les policiers de l’Algérie nous ont dit que l’OIM ici au Niger va nous envoyer chez nous au pays. Je suis arrivé ici le 11 janvier, ça fait maintenant 3 mois, je vous dis, 3 mois. Quand on est arrivés ici on était dans l’autre camp, on nous a dit qu’on ne nous reconnaît pas en tant que migrant de l’OIM et donc, qu’on n’a qu’à payer notre transport pour rentrer au pays », se plaint un migrant ivoirien.

Un autre migrant se plaint aussi du comportement des autorités algériennes « Lorsque les Algériens vous attrapent dans leur pays, ils prennent toutes les informations nécessaires sur vous, mais à la fin, lorsqu’ils veulent vous expulser, ils ne vous donnent pas un seul des documents qu’ils vous ont pris. Les gens ne restent jamais à Assamaka, ils viennent à Arlit directement à cause de la souffrance à Assamaka, mais quand vous arrivez ici, ils ne vous acceptent pas » regrette le jeune migrant.

Les conditions de vie dans le camp poussent les migrants à commettre des crimes comme le vol, ce qui suscite la colère des 1 500 habitants que compte la ville. « Ils sont arrivés il y a un moment et  sont en train de voler les animaux  pour les égorger et se nourrir. Ce n’est pas parce que c’est des voleurs, mais quand le ventre a faim, tu ne peux rien faire. Obligatoirement tu vas chercher comment te nourrir », raconte un responsable d’ONG qui vient en aide à ces migrants qui désillusionnés n’attendent que de pouvoir être rapatriés dans leurs pays d’origine.

Mawulolo Ahlijah