Tentative de coup d’État de mars 2021 : le verdict du procès enfin connu

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(EDN 25 février) C’est un feuilleton juridique qui aura tenu en haleine une partie de la population nigérienne ces dernières semaines. Le verdict dans le cadre du procès contre les présumés coupables de la tentative de coup d’État de mars 2021 vient de tomber. Au total, 27 personnes ont été condamnées et une trentaine d’autres relaxées.
La majorité des accusés ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés notamment d’atteinte à la sûreté de l’État, de complicité de crime d’attentat et de délit de non-dénonciation. Et ceci malgré les arguments du collège des avocats qui dénonçait une farce organisée dans le seul but d’écarter certains individus de la vie politique.
Envers les cinq accusés qui ont fui le pays, le tribunal militaire a eu la main lourde et a prononcé des peines d’emprisonnement à vie. Les autres condamnations ont été prononcées en fonction de la gravité des faits reprochés. Les cerveaux du putsch comme le colonel-major Hamadou Djibo, le capitaine Sani Gourouza, les lieutenants Abdrahamane Morou, Adamou Seyni, et Mahamadou Halilou, ont tous été condamnés à 20 ans d’emprisonnement ferme. Ils doivent aussi verser 50 millions de francs CFA à l’État nigérien.
Les autres accusés ont écopé de peines moins lourdes. Les recruteurs et financiers ont ainsi été condamnés à 10 ans fermes. Les personnes qualifiées de comploteurs passifs ont écopé de 5 ans d’emprisonnement. Le général Seydou Badie qui était le chef d’état-major de l’armée de terre au moment des faits a été condamné à 4 ans fermes pour non-dénonciation.
En tout, 35 accusés ont été relaxés pour insuffisance de preuve. C’est le cas de l’ancien ministre et ancien ambassadeur Cissé Ousmane. L’issue de ce procès divise l’opinion publique nigérienne. Une frange de la population estime que les personnes condamnées seraient innocentes.

Mawulolo Ahlijah