Pollution : La gestion des déchets radioactifs de la Cominak soulève à nouveau des interrogations

Mines

(EDN 19 janvier) Dans une récente sortie, la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a indiqué que les déchets radioactifs de la Cominak seraient une menace pour l’environnement, notamment pour les nappes phréatiques qui alimentent la ville d’Arlit en eau potable.

Dans les détails sur les sites de cette filiale du groupe français Orano, 20 millions de tonnes de boue radioactive sont entreposées à même le sol et à l’air libre. Ces déchets polluent l’air, le sous-sol, et par ricochet les eaux souterraines.

« La compagnie a été obligée dimplanter des pompages spéciaux pour pomper les eaux contaminées et les renvoyer à lintérieur du site, explique Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la Criirad. Le problème, c’est que dans le dossier de la Cominak, on peut lire que ce pompage pourrait ne plus être fonctionnel dans quelques décennies et à ce moment-là, la contamination va se déplacer vers la zone des captages d’eau potable, voire au-delà.»

Du côté de la Cominak, l’heure est à la constatation.  La direction de la mine assurée que la verse à déchets se trouve sur un socle géologique qui est naturellement étanche. Toujours selon celle-ci, d’ici 2026, elle sera recouverte par un sarcophage d’argile qui possède deux mètres d’épaisseur. Par conséquent, la contamination de l’air et de l’eau devront être minime «Ces infiltrations-là, issues de la verse à résidus, aujourdhui les essais nous montrent quils sont en train de se tarir, donc les teneurs en éléments chimiques marquants vont en décroissant dans le temps » indique le directeur général de la Cominak.  Ce dernier assure « Sur les dix dernières années, la moyenne en tant que doses ajoutées pour les populations environnantes n’a jamais dépassé la limite réglementaire d’un millisievert. Le contrôle gouvernemental va se poursuivre que ce soit au niveau de l’eau, de l’air et toute la faune environnante.» La société civile nigérienne déjà très active sur le dossier de la Cominak pourrait monter au créneau dans les jours à venir.

Mawulolo Ahlijah